Thiès, 26 sept (APS) – A2FP, une société sénégalaise de production et de transformation agricole implantée à Ndoucoumane, dans la région de Thiès, affirme avoir enregistré des pertes estimées à 250 millions de francs CFA, avec l’ouverture du marché sénégalais aux importations de carottes.A2FP, entité d’un groupe dénommé Africa Farming, est une société spécialisée dans la production de pomme de terre, d’oignon, de piments et de carotte.’La société installée à Ndoucoumane, un village de la commune de Touba-Toul, est également spécialisée dans l’import-export.“L’ouverture du marché pour les importations de carottes a entrainé une perte immense, qui aujourd’hui, a obligé le responsable de production à arrêter les récoltes sur 15 hectares”, a expliqué Serigne Issa Diop, directeur du système d’information de la société.Selon lui, initialement 25 hectares devaient être récoltés, mais finalement seulement 10 l’ont été avant l’ouverture du marché local aux importations de carottes.Il a fait observer que la commercialisation de la production des 10 hectares récoltés “a coïncidé avec l’ouverture du marché à l’importation, ce qui a entrainé une mévente et un pourrissement de la production”, pour un manque à gagner chiffré à 250 millions de francs CFA.“Le paradoxe de cette situation, note-t-il, c’est qu’au même moment, une des sociétés du groupe [Africa Farming] dispose, au niveau du Port autonome de Dakar, de 1440 tonnes d’oignon qui sont bloquées pour cause de fermeture du marché des oignons importés”.Il considère que la décision de rouvrir le marché sénégalais aux importations de carottes est lourde de conséquences pour les producteurs locaux, faisant observer que le kilogramme de carotte locale coûte 600 francs, contre 3000 francs pour la carotte importée.La société A2FP, désireuse de s’adapter à cette nouvelle donne et de limiter ses pertes, a décidé, dans un premier temps, d’arrêter la récolte de ses 15 hectares restants dont la production projetée est de 600 tonnes.Dans un second temps, l’entreprise a noué contact avec les autorités compétentes pour trouver avec elles des solutions.“Si cette situation perdure, alerte Serigne Issa Diop, les emplois de 1000 prestataires et 70 permanents seront menacés”.Il soutient que les activités de la société constituent “une véritable source de revenus pour des milliers de familles sénégalaises”, sans compter les “sommes considérables” qu’elle injecte dans l’économie nationale.“Nous nous apprêtons à emblaver 400 hectares, avec des spéculations comme la pomme de terre et l’oignon, nous n’aimerions pas qu’une telle situation surgisse à nouveau”, a-t-il-dit. BT/BK/ASG
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