Ziguinchor, 5 juin (APS) – Le calme régnait, lundi, à Ziguinchor, où des habitants marqués par les violences des derniers jours prient pour un retour de la paix.La vie reprend son cours normal dans la plus grande ville du sud du pays, un des principaux foyers de tension après la condamnation de Ousmane Sonko à deux ans de prison dans l’affaire ‘’Sweat beauty’’. Des barrages érigés sur certaines artères bloquent cependant encore la circulation.Au moins, cinq décès ont été rapportés dans les scènes de violence qui ont éclaté, jeudi, après la condamnation de Ousmane Sonko pour ‘’corruption de la jeunesse’’.Si la tension notée ces derniers jours est retombée, les habitants ont toutefois du mal à circuler, les barricades dressées sur les principales voies n’étant pas totalement levées.Dans certains quartiers, des jeunes continuent d’ériger des barrages sur les routes, refusant l’accès aux conducteurs des motos jakarta.Des habitants interrogés par l’APS dénoncent les violences meurtrières, l’entrave à la circulation et le pillage de plusieurs édifices publics et privés. Ils prient pour un retour définitif de la paix au Sénégal.“Il faut que ça cesse. Nous voulons la paix et nous dénonçons ce pillage de nos infrastructures. Il faut qu’on cultive l’esprit de paix. Les écoles devraient être épargnées. On est sorti aujourd’hui, mais nous avons peur. Que les politiques se donnent la main et travaillent pour le Sénégal”, exhorte une vendeuse de légumes au marché de Boucotte.Pour Paulette Goudiaby, “les femmes ont ressenti cette violence, car c’est elles qui sortent et cherchent des solutions pour nourrir et entretenir leurs enfants”. “Nous sommes venues au marché pour essayer d’avoir quoi mettre sous la dent. Nous sommes là mais très angoissées. Nous avons peur. Nous voulons la paix, rien que la paix “, lance Mme Goudiaby.Sona Touré, une vendeuses de poissons, lance un appel à la paix. “Pour l’instant, nous vaquons à nos occupations mais avec peur. Je suis obligée de venir au marché pour pouvoir écouler mes poissons et nourrir mes enfants. Il nous faut aimer notre pays et travailler. J’appelle à la paix”, dit-elle.Vieux Gomis, un conducteur de moto ‘’Jakarta’’, déplore les entraves à la circulation. ‘’Nous ne pouvons pas circuler correctement. Il nous faut contourner pour arriver à destination. Que ces jeunes qui barricadent les routes sachent raison gardée. Nous invitons l’Etat à garantir notre libre circulation’’, lance-t-il.Le vieux Ibrahima Mané, âgé de 76 ans, prie lui aussi pour la paix. ‘’En tant que père de famille, j’appelle les jeunes à œuvrer pour la paix. Seule cette paix peut faire avancer le pays. Rien ne peut remplacer la stabilité. Je demande aux jeunes de retourner aux valeurs et travailler ou étudier pour un Sénégal meilleur “, déclare-t-il. Pour lui, “la Casamance a souffert pendant 40 ans et elle ne veut plus de cette violence”.“Si ces jeunes savaient combien vaut la paix, ils suivraient pas cette voie qui mène à la violence. La Casamance a besoin de paix. Il faut que nos jeunes œuvrent pour cette paix. 40 ans de crise, ça suffit”, a insisté le vieux Mané.Les violences qui ont éclaté après la condamnation d’Ousmane Sonko ont causé cinq morts et plusieurs blessés à Ziguinchor. Des établissements scolaires et édifices publics ou privés, dont l’UFR Santé, l’ISEG, Sénégal Services, l’IPRES, le Crédit Mutuel du Sénégal, un bureau de poste, la SENELEC, et la LONASE, entre autres, ont été vandalisés ou incendiés.Des boutiques, des maisons de responsables politiques et des magasins ont été pillés puis incendiés. Des cas d’agression ont été également rapportés.Le dispositif sécuritaire est toujours maintenu dans plusieurs axes stratégiques de la commune de Ziguinchor.MNF/OID/ASG
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