Dakar, 17 avr (APS) – Un rapport provisoire d’évaluation de la vulnérabilité des infrastructures de transport au Sénégal montre que les routes sénégalaises affichent des degrés d’exposition relativement similaires, avec une prévalence d’érosion d’environ 50%.

“Les analyses cartographiques et statistiques révèlent que les types de routes présentent des degrés d’exposition relativement similaires, avec une prévalence d’érosion d’environ 50%, mais avec une répartition spatiale hétérogène’’, renseigne-t-il.

Le rapport provisoire de l’évaluation de la vulnérabilité des infrastructures de transport au Sénégal et la proposition de feuille de route nationale, a été présenté, mercredi, à Dakar.

Il a été réalisé par l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) en collaboration avec le Centre de suivi écologique (CSE), dans le cadre du Projet d’adaptation au changement climatique pour des infrastructures résilientes au Sénégal et en Afrique de l’Ouest (PACCIR), financé par le Global Center on adaptation (GCA), et le Centre mondial pour l’adaptation.

Une plus forte exposition à Matam

L’objectif visé à travers le PACCIR est de contribuer à l’adaptation au changement climatique au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, notamment dans le secteur des infrastructures de transport.

Cette collaboration avec le GCA vise à créer et à renforcer des réseaux d’experts dans ces domaines, comprenant les décideurs, les ingénieurs du secteur du transport, les institutions académiques, les structures de recherche, les utilisateurs et les partenaires financiers.

Les experts indiquent que les routes nationales, régionales et départementales situées dans les régions de Tambacounda, Saint-Louis, Matam et Louga sont les plus exposées, suivies par celles de Kaffrine, Fatick et Kaolack. Ils précisent que les expositions varient en longueur de 100 à plus de 1000 km.

Ils signalent que les niveaux d’exposition les plus élevés sont observés à l’échelle communale dans les régions de Matam et Saint-Louis, tandis que les risques moyens concernent les régions de Tambacounda et Louga.

Pour les routes planifiées dans le cadre du schéma directeur, le rapport note un degré d’impact similaire entre les nouvelles routes et celles à réhabiliter, avec une prévalence à l’érosion inférieure à 50%.

Le rapport signale aussi que les risques sont plus importants dans les communes des régions de Matam et Saint-Louis, pouvant atteindre jusqu’à 60 km.

Un réseau routier de 16 554 km

“Les routes prévues dans la région de Matam sont les plus exposées, suivies de celles de Saint-Louis, surtout dans le scénario de forte prévalence à l’érosion’’, alertent les experts.

Le rapport évoque également la vulnérabilité et les risques sur les routes. Il indique que ‘’les routes classiques présentent des dommages significatifs à partir d’une profondeur d’eau de 5, avec des réparations coûteuses nécessaires’’.

Saint-Louis est la région la plus affectée avec une longueur des tronçons vulnérables de 763,77 km avec un nombre de véhicules concernés estimé à 16 166.

Le rapport revient sur le système de transport au Sénégal, en précisant que le réseau routier s’étend sur 16 554 km de routes nationales et régionales, dont 3 700 km de routes asphaltées et 12 854 km de voies revêtues.

Des mesures d’adaptation efficaces

En conclusion, le rapport soutient que les aléas climatiques ont un impact significatif sur les infrastructures de transport au Sénégal, avec des conséquences importantes sur l’accessibilité, la sécurité et le développement régional.

Concernant la vulnérabilité aux effets du climat, certaines régions, telles que Saint-Louis, Matam et la Casamance, sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques, en raison de leur exposition géographique et de leurs conditions climatiques.

S’agissant des impacts financiers, les coûts des dommages causés par les inondations et autres aléas climatiques sont considérables, nécessitant des investissements importants pour la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures routières endommagées.

Le rapport souligne la nécessité, pour le Sénégal, de se doter d’une bonne politique d’adaptation. Il estime qu’il est impératif de mettre en œuvre des mesures d’adaptation efficaces pour renforcer la résilience des infrastructures de transport face aux aléas climatiques et réduire les risques pour les populations et l’économie.

Les experts recommandent aussi la mise en place d’une stratégie d’adaptation incluant le renforcement des infrastructures, l’amélioration du drainage, la gestion des eaux de ruissellement, l’utilisation de matériaux résilients et la planification responsable des nouvelles infrastructures.

L’atelier doit permettre au Comité de pilotage national du projet et aux autres acteurs du secteur du transport et des services connectés de discuter et d’améliorer le rapport avant de procéder à sa validation.

Il a enregistré la présence du directeur du Centre de suivi écologique, Cheikh Mbow, de la vice-rectrice de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) en charge de la pédagogie et de la recherche, Pr Aminata Niang Diène, et du représentant du GCA.

ABD/ASG/AB

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