Dakar, 16 (APS) – Au marché Tilène, situé au quartier de La Médina, à Dakar, la viande et le poisson, très prisés en cette période de ramadan, sont vendus à des prix élevés au grand désarroi des consommateurs qui ne savent plus où donner de la tête.

Dans ce marché comme dans d’autres lieux de commerce dakarois, l’ambiance est plutôt bon enfant en ce début du mois de jeûne.

Le long des allées de ce haut lieu de commerce de légumes et diverses autres denrées alimentaires de la capitale, le ballet des usagers est permanent.

A mesure que le temps passe, l’ambiance vire à l’effervescence. Les discussions, les éclats de rire et les marchandages se mêlent au vacarme.

Venue faire le marché, Adji Birgui Diatta dégage une grande élégance dans sa tenue style Djellaba du Maroc.

Mais c’est non sans un certain désarroi qu’elle déambule dans les allées du marché. Un sentiment provoqué par la cherté des prix avancés par le boucher.

Chaque jour, le marché devient de plus en plus cher, surtout la viande qui grimpe jusqu’à 4000 francs le kilogramme’’, se désole-t-elle.

Mohamed Baillo vend de la viande de bœuf depuis 1992. De teint clair et de taille élancée, Baillo, la cinquantaine, s’empresse de découper la viande en morceaux. Il espère voir les clients affluer en ce mois de forte consommation, surtout de viande, chez les musulmans.

“Les clients viennent petit à petit, mais j’avoue que ce n’est pas comme avant’’, souffle-t-il en se caressant furtivement la barbe.

Mohamed dégage la responsabilité des bouchers sur la cherté du prix de la viande, estimant que c’est une situation sur laquelle ils n’ont aucune prise.

“On ne peut pas vendre à perte. Pour cela, on est obligé de vendre le kilogramme à 4000 francs. Maintenant, il nous arrive de vendre le kg à 3500 francs, tout dépend de la situation’’, explique-t-il, tout en se tournant vers un client venu l’aborder.

Adama Sène est un vendeur de poissons au cœur du marché Tilène de Dakar. Le poissonnier a fini de découper en morceaux les nombreuses espèces qu’il propose chaque jour à ses clients.

“Il y a vraiment suffisamment de poissons, mais les prix sont chers. C’est la première fois que je vois une telle cherté”, avoue-t-il.

‘’A titre d’exemple, le poisson qui coûtait 800 francs le kilo est vendu aujourd’hui à 2500 francs. Mais les clients continuent de venir, car ils aiment bien le poisson que je vends’’, se targue-t-il.

Il invite toutefois les autorités à préserver les ressources halieutiques du pays, à travers l’adoption de bonnes politiques de pêche.

“Nous voulons que les autorités nous aident à préserver les ressources de la mer. Ils doivent nous associer dans la mise place des politiques de gestion du secteur de la pêche, car c’est nous qui le connaissons’’, plaide-t-il.

Debout devant son étal garni de morceaux de poissons découpés de la tête à la queue, Adji Traoré dit constater, elle aussi, “la cherté excessive’’ des prix malgré le bon niveau d’approvisionnement du marché.

“Il y a vraiment du poisson dans le marché, mais c’est cher. Je l’achète à un prix très élevé, c’est ce qui fait que nous sommes obligés de revendre ça à un prix un peu cher’’, se justifie-t-elle.

“Il y a des morceaux qui coûtent 5000 francs, 4000 francs, 3000 francs ou 2500 francs. On espère que la situation va évoluer positivement’’, lance-t-elle.

Les prix de l’oignon et de la pomme de terre abordables

Ouly Diop est une habituée du marché Tilène. De teint noir, elle arbore un large sourire devant un vendeur qui tente de marchander avec elle. Mère de famille résidente à Dakar, cette trentenaire se félicite de la disponibilité et de la qualité des denrées de base sur le marché mais en déplore la cherté.

“Le marché est bien approvisionné, mais tout est cher et intouchable. Vous savez, le ramadan est un mois difficile. Les familles veulent préparer chaque jour des repas de qualité, mais on est obligé de se débrouiller vraiment’’, souligne-t-elle.

Au marché Tilène, le kilogramme varie entre 500 et 1000 francs Cfa en fonction des légumes. A titre d’exemple, le kilo de carottes est vendu à 500 francs, le kg de poivron à 1000 francs, le kg de haricot à 700 francs et le kg d’aubergine à 1000 francs.

Momadou Tanou Diallo vend de la pomme de terre, de l’oignon et d’autres légumes. Il relève que les prix des légumes varient en fonction de leur qualité.

“On achète le sac d’oignon et de pomme de terre à 8500 francs CFA, mais il y a une autre qualité qui coûte 7500 francs, tout dépend de la qualité’’, indique-t-il.

‘’Au détail, l’oignon et la pomme de terre sont vendus entre 450 et 500 francs le kilogramme. Pour le moment, c’est ça la situation. Les clients viennent petit à petit. On garde espoir’’, a-t-il-poursuivi.

Des prix accueillis avec bonheur par les consommateurs. “Les prix de la pomme et l’oignon sont abordables. J’espère que cette tendance va continuer’’, déclare Ouly Diop.

ABD/ADL/ASG/OID/AKS

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