Dakar, 6 mars (APS) – L’édition de mercredi de la presse quotidienne constate les suspicions et l’absence de consensus entourant le débat sur le projet de loi d’amnistie, jusqu’au sein des députés appelés à voter ce texte portant sur des faits commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, au Sénégal comme à l’étranger, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques.

“Vote aujourd’hui du projet d’amnistie : polémiques, tensions et calculs”, résume Vox Populi. “Le pays est divisé, les députés de l’ex-Pastef dos au mur”, souligne Les Echos, en allusion au fait que ce projet, s’il est voté, devrait bénéficier à l’opposant Ousmane Sonko, en détention depuis juillet dernier et empêtré dans des affaires judiciaires qui assombrissent son horizon politique.

De fait, s’ils disent n’avoir pas été demandeurs d’une amnistie pour leur leader, les députés de l’ex-Pastef se sont abstenus lors de l’examen du texte en commission parlementaire, alors que les députés membres de Taxawu, l’autre pôle de l’opposition, ont voté non à ce projet.

“De la radicalité à la neutralité”, relève Walfquotidien en revenant sur la situation de l’ex-Pastef, dont les députés ”se sont abstenus à la surprise générale”, lors de l’examen du texte par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Walfquotidien ne se fait pas prier pour enfoncer le clou : “Neutralité suspecte de Pastef”, alors même que les députés sont mis “face à leurs responsabilités”, selon Sud Quotidien. Cette loi proposée par le chef de l’Etat “est fortement décriée par des familles des victimes des manifestations politiques de mars 2021 à nos jours qui parlent de stratagèmes pour soustraire de la justice des personnes qui ont tué ou commis des bavures”, écrit le journal.

“Un vote sur fond de suspicion”, note le quotidien L’As, Source A faisant remarquer que le ”paradoxe” des députés de l’ex-Pastef peut s’expliquer “raisons inavouées”. Le journal ajoute que le vote de ce projet de loi “est une aubaine pour les détenus politiques qui ont assez souffert dans les prisons”.

Il n’empêche que le président Macky Sall, à l’initiative de ce projet de loi dans une perspective de “réconciliation” et de “pacification” de l’espace politique sénégalais, se retrouve “seul contre tous”, selon le journal Le Quotidien.

”Un rejet du projet de loi d’amnistie par l’Assemblée. Un tel cas de figure pourrait se produire aujourd’hui, si les députés du PDS s’alignent sur une proposition de rejet du texte par leurs collègues de Yewwi Askan Wi et de Taxawu, en plus de l’absence d’un bloc soudé et favorable à la loi au sein du groupe BBY” regroupant le pouvoir et ses alliés, écrit Le Quotidien.

”La séance plénière de ce mercredi clarifiera les positions”, note L’Observateur, tablant sur des “heurts de vérité” à l’Assemblée nationale. Les députés, censés représenter le peuple, ”brillent pour leur positionnement politique, et cette législature en cours n’échappe pas à la logique du vote de la majorité mécanique”, analyse Tribune.

“Naguère applaudisseurs et obligés de porter à l’aveuglette les instructions politiques du palais [de la République], les parlementaires sont désormais réduits aux tâches sombres, à la sale besogne quand il s’agit de poser des actes contre la volonté populaire”, ajoute le même journal.

BK

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