Podor, 4 mars (APS) – L’élevage, principale activité économique du département de Podor (nord), souffre des pénuries d’eau, de l’insuffisance des pâturages et des difficultés d’accès au financement, a appris l’APS auprès des professionnels de ce secteur d’activité.Il génère en moyenne un chiffre d’affaires d’environ 27 milliards de francs CFA par an, selon le chef du service départemental de l’élevage, Yoro Diaw.M. Diaw rappelle que d’importants investissements ont pourtant été destinés à ce département en matière d’ouvrages hydrauliques, au cours des dernières années. “Plusieurs forages ont été construits par le PUDC et le PUMA”, deux programmes publics de construction d’infrastructures socioéconomiques, rappelle-t-il.“À ce jour, le département de Podor a 235 forages, dont 85 se trouvent dans l’arrondissement de Gamadji Saré”, observe le président de la maison des éleveurs de Podor, Aboubacry Diallo, laissant entendre que la quantité existante d’ouvrages de distribution d’eau pour le bétail reste inférieure aux besoins, malgré les efforts fournis.“Une pluviométrie qui n’est ni abondante ni régulière”M. Diallo reconnaît toutefois que “les longues distances entre les points d’eau destinés au bétail ont été fortement réduites, avec des ouvrages de qualité”.Selon ce délégué départemental des éleveurs, la manière dont les forages sont gérés engendre des “pannes répétitives”.Les pâturages, comme l’eau, sont insuffisants dans le département de Podor. “L’alimentation du cheptel local dépend de la pluviométrie, qui n’est ni abondante ni régulière”, constate Yoro Diaw, Aboubacry Diallo déplorant, pour sa part, la destruction du tapis herbacé par les feux de brousse, “un véritable fléau”.Le ministère de l’Élevage aide les éleveurs à nourrir le bétail. Un “fonds de pérennisation de l’accès à l’aliment de bétail” a été mis en place. Il est administré par un comité départemental que dirige le préfet du département.Le service départemental de l’élevage et les associations d’éleveurs prennent part à la gestion de ce fonds.“Nous avons un fonds annuel de 90 millions de francs CFA” destiné à l’alimentation du bétail du département de Podor, affirme Yoro Diaw, laissant entendre que les besoins sont beaucoup plus importants que le financement disponible.Les éleveurs du département de Podor ont du mal à trouver des financements pour développer l’activité pastorale, selon Aboubacry Diallo. “Très peu de banques acceptent de prêter de l’argent aux éleveurs”, déplore le président de la maison des éleveurs de Podor.Dès lors, “ça devient difficile pour nous de financer l’élevage, malgré ses énormes potentialités”, relève M. Diallo en évoquant par ailleurs les efforts fournis par les éleveurs en vue de la modernisation de l’activité pastorale.Les “rares ressources” financières injectées par l’État sont “logées” à La Banque agricole et au Fonds d’appui à la stabulation, selon le chef du service départemental de l’élevage.Il revient aux éleveurs de déposer des demandes de financement auprès de ces établissements financiers. “Ce jeudi 22 février, 27 dossiers ont été examinés. Globalement, 122 millions de francs CFA ont été accordés” à ceux qui les ont déposés, indique M. Diaw, précisant que les bénéficiaires sont des éleveurs désireux d’acheter des moutons, de les engraisser et de les revendre à l’approche de la fête de l’Aïd el-Kébir (la Tabaski).“Maintenant, faire vacciner les animaux fait partie des habitudes des éleveurs”Yoro Diaw déplore le manque d’organisation des éleveurs. Des 55 associations d’éleveurs du département, seules trois, Dental Bamtaare Tooro, la maison des éleveurs de Podor et l’Association pour le développement de Namarel parviennent à décrocher des prêts auprès des établissements bancaires dédiés au secteur, signale Yoro Diaw.Aboubacry Diallo aussi juge faible la capacité des éleveurs à convaincre les banques de leur octroyer des financements. Au trio d’associations pastorales donné par le chef du service départemental de l’élevage, s’ajoute, selon lui, l’Association pour le développement de Nguendar, l’Union des jeunes agriculteurs de Koyli Wirndé (qui pratique aussi l’élevage) et la Fédération des agriculteurs et éleveurs.M. Diallo signale, par ailleurs, que d’importants progrès ont été notés en matière de vaccination du cheptel, dans le département de Podor. “Maintenant, faire vacciner les animaux fait partie des habitudes des éleveurs”, constate-t-il.Les éleveurs locaux se familiarisent de plus en plus avec les campagnes de vaccination du bétail, qui se déroulent souvent simultanément dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, contre la dermatose nodulaire contagieuse des bovidés, la péripneumonie contagieuse des bovidés, la peste des petits ruminants, la peste équine et la maladie de Newcastle notamment. Ces campagnes de vaccination sont souvent soutenues par la Banque mondiale et le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel.AHD/AMD/ESF/BK
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