Dakar, 14 fév (APS) – Pastef, le parti au pouvoir, réagissant aux malversations relevées par la Cour des comptes sur les finances publiques sénégalaises entre 2019 et mars 2024, a dénoncé un ‘’carnage financier sans précédent’’, tandis que l’APR, l’ex-parti au pouvoir, fustige une ‘’machination’’ menée par les dirigeants actuels du pays contre leurs prédécesseurs.

‘’Nous avons assisté à un carnage financier sans précédent, à un constat effarant, à des faits extrêmement graves’’, a soutenu Daouda Ngom, le coordonnateur du Mouvement national des cadres de Pastef, lors d’une conférence de presse.

‘’Les Sénégalais sont sidérés’’ par ces ‘’écarts’’ entre les données fournies par la Cour des comptes et celles publiées par les ex-dirigeants du pays, a ajouté M. Ngom.

D’autres cadres de Pastef, dont le député Mohamed Ayib Daffé, Bassirou Kébé, le directeur général de la SN HLM, et Babo Amadou Ba, celui du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique, ont pris part à la conférence de presse.

‘’L’histoire vient encore de donner raison au Premier ministre, Ousmane Sonko, qui avait décrit cette situation’’, a poursuivi Daouda Ngom, également ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.

‘’Nous sommes face à de graves crimes’’, a soutenu Mohamed Ayib Daffé, assurant le gouvernement du ‘’soutien de Pastef’’, concernant la suite à donner à l’audit de la Cour de la Cour des comptes.

L’ex-parti au pouvoir, l’APR, a dénoncé une ‘’machination’’ des dirigeants actuels du pays contre leurs prédécesseurs.

‘’Ce rapport, nous le rejetons […] pour sa forme, son fonds et sa finalité’’, a argué la députée Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, ancienne ministre, proche de l’ex-président de la République, Macky Sall.

‘’Les complaintes et les tentatives de justification d’un échec’’

Pape Malick Ndour, militant de l’APR et ancien ministre de la Jeunesse, a dénoncé ‘’les complaintes et les tentatives de justification […] d’un échec’’ des autorités actuelles du pays.

Avec l’audit réclamé à la Cour des comptes, elles cherchent à ‘’justifier’’ leur ‘’inaction’’ et leur ‘’échec’’, a soutenu M. Ndour.

Des poursuites judiciaires seront menées contre les auteurs présumés des malversations relevées par la Cour des comptes, a déclaré, jeudi, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne.

Selon M. Diagne, ils seront poursuivis en justice pour divers délits : faux en écriture et faux en informatique, détournement de deniers publics et escroquerie sur les deniers publics, blanchiment de capitaux, enrichissement illicite, complicité et recel de ces chefs d’inculpation.

Plusieurs personnalités, dont d’anciens ministres et d’anciens directeurs généraux, ainsi que des comptables et des ‘’particuliers’’ sont concernés par les enquêtes et les poursuites judiciaires à mener à la suite de la publication de l’audit de la Cour des comptes, a-t-il dit lors du point de presse.

‘’Des anomalies relatives à des rattachements de recettes’’

L’audit montre que ‘’l’encours de la dette est supérieur à celui affiché dans les documents de reddition. L’encours total de la dette de l’administration centrale budgétaire s’élève à 18.558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023 et représente 99,67 % du PIB’’, a noté la Cour des comptes.

La mission de certification d’un rapport de l’Inspection générale des finances, par la Cour des comptes, ‘’a abouti aux principales constatations suivantes : tirages sur ressources extérieures supérieurs à ceux affichés dans le rapport du gouvernement ; encours de la dette supérieur à celui figurant dans le rapport du gouvernement ; disponibilités du Trésor supérieures à celles indiquées’’ par le ministère des Finances et du Budget, constatent les auteurs de l’audit.

Ils affirment avoir relevé ‘’les constatations ci-après : des discordances sur les données de l’amortissement, de l’encours de la dette publique et des disponibilités bancaires ; des anomalies constatées dans les surfinancements ; des pratiques impactant la trésorerie de l’État ; des manquements dans la gestion des dépôts à terme’’.

L’institution chargée du contrôle des finances publiques a relevé aussi ‘’des anomalies relatives à des rattachements de recettes’’, une absence de rapports d’évaluation des dépenses fiscales en 2022 et 2023 ‘’contraire’’ à la règlementation de l’UEMOA, des transferts de crédits contraires aux règles en la matière, etc.

HK/FD/ESF

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