Ziguinchor, 11 déc (APS) – Le comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance (USOFORAL) juge la situation des violences basées sur le genre “inquiétante” dans cette région du sud du Sénégal dont la “Boutique de droit” a enregistré 214 cas de violences entre janvier et novembre 2023.

“Les violences basées sur le genre existent dans la région de Ziguinchor, et la situation est très inquiétante”, a soutenu Aïssatou Diallo, chargée de programme à USOFORAL, dimanche, lors de la clôture des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes et des filles à Ziguinchor.

Cette initiative s’inscrit dans une campagne internationale annuelle qui commence tous les 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui se poursuit jusqu’au 10 décembre.

Cette campagne a été instituée en 1991 dans le cadre de la lutte contre la violence fondée sur le sexe.

Mme Diallo a signalé que le comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance a commandité une étude sur les violences basées sur le genre, en collaboration avec l’université Assane Seck de Ziguinchor, à travers l’institut éducation, santé, famille et genre de cette institution.

“Cette étude a été réalisée. Nous attendons de la restituer avec les partenaires de mise en œuvre pour pouvoir la partager avec les journalistes. Cette étude a montré la spécificité de chaque violence”, a indiqué Mme Diallo.

Dans ce sillage, la coordonnatrice de la “Boutique de droit” de Ziguinchor de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), Ndèye Astou Goudiaby, sa structure “a enregistré 214 cas de violences dont 14 cas de viols sur des filles et des femmes, de janvier à novembre 2023”.

“À Ziguinchor, a-t-elle déclaré, nous avons énormément de cas de violences qui nous ont marqués. Au mois de mars dernier, un cas de viol s’est produit à Kafountine sur un enfant de quatre ans. Il a été extirpé de sa maison, amené dans la brousse et sauvagement violé et abandonné. N’eût était le passage d’un homme à côté qui a découvert l’enfant en train de pleurer, le pire serait arrivé, évoquant d’autres violences conjugales”.

Mme Goudiaby est ensuite revenue sur ces 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, soulignant que “ces campagnes ont permis de mener des actions de sensibilisation et de plaidoyer, et ont inspiré des initiatives pour combattre la violence basée sur le genre sous toutes ses formes, notamment le harcèlement sexuel, le mariage d’enfants, les mutilations génitales féminines, la violence au sein du couple et le viol”

“Nous sommes dans la prévention de la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Notre objectif, c’est de combattre tout ce qui est violence. Nous aidons et sensibilisons dans ce cadre”, a dit Marise Ndione, assistante de projet à USOFORAL.

Le comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance est une organisation de la société civile basée à Ziguinchor.

Il “regroupe des femmes animées par des idéaux de paix et surtout la prise en compte des intérêts stratégiques des femmes dans les négociations et la reconstruction”, selon Mme Ndione.


 

MNF/SKS

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