SENEGAL-SECURITE-GENRE
Kaolack, 25 juin (APS) – La commissaire de Police, Binetou Guissé, point focal genre de la Police nationale, a souligné, mercredi, l’importance de l’accueil dans les brigades ou commissariats pour la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre.
”L’accueil est une étape extrêmement importante dans la prise en charge des cas de violences notamment celles basées sur le genre (VBG). Si l’accueil est raté, la victime ne poursuit même pas la procédure. Donc, il est important pour nous, forces de défense et de sécurité d’être renforcées sur l’accueil et la prise en charge des victimes de violence dans leur globalité”, a-t-elle déclaré.
S’exprimant au démarrage d’une session de renforcement de capacités de deux jours destinée aux officiers de police judiciaire (OPJ) et autres membres des forces de défense et de sécurité, elle a souligné l’existence d’une lettre de politique sectorielle du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique qui se conforme à la nouvelle ‘’Vision Sénégal 2050’’, qui place l’humain au cœur de ses préoccupations.
”La sécurité qui était centrée sur l’Etat et ses démembrements se préoccupe de plus en plus, aujourd’hui, de la sécurité humaine. C’est-à-dire, l’individu est devenu l’objet référent à protéger. C’est pourquoi ce genre d’activité est important pour nous primo-intervenants du fait que le premier réflexe d’une victime de violence, c’est d’aller à la Police ou à la Gendarmerie”, a-t-elle indiqué.
Cette session de renforcement de capacités est à l’initiative du Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (PASNEEG) à travers sa deuxième phase.
Le PASNEEG est un projet du ministère de la Famille et des Solidarités financé par le gouvernement italien, qui intervient dans la promotion et la protection des droits des femmes et des filles, particulièrement dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles dans l’offre de services de prise en charge.
”Je ne vous l’apprends pas, les violences faites aux femmes et aux enfants sont devenues récurrentes. Aujourd’hui, il ne se passe pas de jour sans qu’on entende des cas de viols, de féminicides, etc. La dernière en date, c’est une fille de Vélingara (sud) qui s’est suicidée parce qu’on voulait la marier de force’’, a regretté Awa Nguer Fall, coordonnatrice du PASNEEG.
C’est dans ce cadre que le ministère de la Famille et des Solidarités, qui a pour mission de promouvoir et de protéger les droits des femmes et des filles, s’est toujours engagé pour l’éradication des violences mais aussi pour la prise en charge en cas de survenu, a-t-elle lancé.
”Nous notons une recrudescence des cas violences attestés même par une étude récente de référence nationale sur la question initiée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), qui a démontré que plus de 80% de femmes ont été victimes de violences au courant de leur vie”, a rapporté la coordonnatrice du PASNEEG qui parle d’’’une problématique cruciale’’.
C’est dans l’optique de rendre la lutte ‘’efficace’’ que le PASNEEG a noué un partenariat avec l’Association pour a promotion des femmes sénégalaises (APROFES) et l’Association des juristes sénégalaises (AJS), avec la mise en place de boutiques de droits dont celle de Kaolack, mais avec les ministères de l4intérieur et de la Sécurité publique et des Forces armées pour le renforcement des capacités officiers de police judiciaire, l’’’une des portes d’entrée’’ en cas de survenu de violences.
ADE/OID/AB