SENEGAL-MAGAL-CONSOMMATION-REPORTAGE
Touba, 12 août (APS) – A quelques heures du Grand Magal de Touba, pendant lequel des milliers de bêtes sont abattues pour de fastueux banquets, le foirail dit ”Usine Khorom”, l’un des plus fréquentés de la capitale du mouridisme, continue de refuser du monde.
Sur place, des centaines de bœufs et de moutons sont alignés dans des enclos improvisés, à l’intention d’éventuels acquéreurs.
Les bêtes sont jaugées, l’on tâte leurs flancs, commente la taille des cornes ou l’éclat de leur pelage.
Les poignées de main ponctuent les marchandages, parfois rapides, parfois âpres, toujours concluants.
Sous un soleil ardent, la poussière s’élève en tourbillonnant au rythme des pas pressés.
Les bêlements et meuglements se mêlent aux pétarades des motos Jakarta, aux appels des vendeurs et aux voix des pèlerins venus à pied.
Le foirail dit ”Usine Khorom” de Daarou Manane, quartier bien connu de Touba, attire acheteurs et vendeurs venus de tout le pays pour acquérir bœufs et moutons destinés aux “berndel”, ces banquets offerts aux pèlerins en hommage à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme.
En cette veille de Grand Magal, ce marché à bétail est plongé dans une effervescence particulière bien compréhensible au regard de l’évènement.
Malaw Wagne, éleveur venu de Sinthiou Malem, dans la région de Tambacounda (est), avec un troupeau de 80 bœufs, est un habitué de ce foirail.
”Je suis là depuis une semaine, j’en ai vendu une cinquantaine. D’ici demain, tout sera écoulé”, confie-t-il.
Les prix de cession des bœufs varient entre 175 000 et 750 000 francs CFA, selon Malaw.
Toubey Ka, un autre revendeur, voit dans le Magal une ”réelle opportunité” de revenus, mais déplore la cherté de l’aliment de bétail, répercutée sur le prix des animaux.
Modou Fall, client accompagné de ses frères, vient d’acheter un bœuf de taille moyenne à 240 000 francs CFA. ”C’est cher, mais la célébration en vaut la peine, pour le bonheur des pèlerins”, affirme-t-il.
Originaire de Mbar (Fatick), Samba Dia, vendeur de moutons, se félicite de la sécurité et de l’accompagnement des autorités locales. Sans dévoiler le montant de ses recettes, il assure ne pas regretter son déplacement à Touba.
À mesure que le Magal approche, le “daral” ”Usine Khorom” se transforme en un véritable carrefour où foi et commerce se rencontrent dans une ambiance de fête avant l’heure. En complète effervescence.
MK/HK/BK