Kanel, 17 août (APS) – Le préfet de Kanel (nord), Cheikh Ahmadou Ndoye, a présidé, jeudi, le lancement officiel d’une plateforme multi-acteurs destinée à prévenir les conflits entre les communautés locales et les entreprises exploitant les gisements de phosphates de Ndendory et Hamady Ounaré, deux communes de ce département.

“Cette plateforme multi-acteurs constitue un cadre de dialogue et de concertation permanent entre les différentes parties impliquées dans l’exploitation minière afin de renforcer les mécanismes de transparence dans le secteur minier”, a-t-il dit.

L’autorité administrative intervenait lors de cette cérémonie de lancement ayant coïncidé avec la restitution des “éléments de constat” sur les mécanismes de gestion des conflits et d’analyse des externalités liées à l’activité extractive dans la région de Matam, à l’initiative de l’ONG 3D, en partenariat avec USAID Traces.

Ce programme de l’Agence des États-Unis pour le développement international vise la promotion de la transparence et la redevabilité dans les secteurs du pétrole, du gaz et des mines.

Selon le préfet de Kanel, cette plateforme multi-acteurs est appelée à devenir un cadre d’échanges de connaissances actualisées sur les questions touchant le domaine minier et les mécanismes de gouvernance dans ce secteur.

Elle devrait permettre “d’identifier et analyser les générateurs de tensions et de jouer un rôle de médiation entre les parties prenantes”, a dit Cheikh Ahmadou Ndoye.

“La plateforme va assurer l’interface entre les collectivités territoriales et les sociétés minières ainsi que les partenaires au développement territorial, et veiller également à une harmonisation des interventions en cohérence avec les priorités territoriales”, a expliqué M. Ndoye.

Selon lui, les conflits en zones d’exploitation minière découlent souvent d’un manque de maîtrise des textes législatifs et règlementaires et de la non prise en compte des attentes des populations, notamment les jeunes, en matière d’emplois et de retombées.

Le chef de programme de l’ONG 3D, Ibrahima Diop, a déclaré que dans la plupart des cas, les “situations tendues” en zone minière sont liées à la faiblesse du dialogue et à l’absence d’articulation des politiques publiques et des stratégies de développement des compagnies par rapport au plan d’investissement des collectivités.

Le but recherché à travers la mise en place de cette plateforme est de “favoriser le dialogue”, afin de permettre aux acteurs concernés de “se positionner sur des solutions durables”.

“On constate globalement que, parfois, ce sont uniquement les communautés qui parlent entre elles. Les problèmes ne sont pas remontés au niveau des décideurs et le plus souvent, il y a une faiblesse d’interaction entre les compagnies, les collectivités territoriales et les communautés”, a souligné M. Diop.

AT/BK

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