SENEGAL-INONDATIONS-PERSPECTIVES
Dakar, 20 août (APS) – La réponse aux récurrentes inondations dans certaines parties de Dakar, la capitale sénégalaise, passe par une réorganisation spatiale à partir du Plan national d’urbanisme et de la Vision Sénégal 2050, préconise l’ingénieure Selbé Ndiémou Diouf, experte en aménagement du territoire et en gestion des travaux de développement urbain.
“La réponse ne peut pas être fragmentée : elle doit s’inscrire dans une réorganisation spatiale de la métropole dakaroise, alignée sur le Plan national d’urbanisme et la Vision Horizon 2050 pour une métropole durable”, écrit-elle dans une contribution dont une copie a été transmise à l’APS.
Cette perspective “suppose une coordination étroite entre les ministères clés, l’implication du secteur privé et une réappropriation citoyenne des enjeux territoriaux”, a préconisé Selbé Ndiémou Diouf, ingénieure en aménagement du territoire, environnement et gestion en travaux de développement urbain.
La contribution de Mme Diouf s’intitule “Les inondations à Dakar : genèse, dynamiques territoriales et perspectives de réorganisation spatiale intégrée”.
Elle y préconise une réponse intégrée dans la lutte contre les inondations qui ont fortement impacté de nombreuses communes de la région de Dakar, après les fortes pluies enregistrées ces derniers jours dans la capitale sénégalaise et sa banlieue.
“Les inondations récurrentes à Dakar ne sont pas seulement le fruit de phénomènes naturels, mais le résultat d’une accumulation de choix d’urbanisation non respectés et parfois non planifiés, de la défaillance des infrastructures d’assainissement et d’une faible prise en compte de la dynamique hydrologique dans la croissance urbaine”, a-t-elle expliqué.
Mme Diouf, actuellement cheffe du bureau information territoriale à la direction de la Promotion du développement territorial, pense que “toute solution durable doit être systémique, c’est-à-dire associer la planification urbaine, la gestion des ressources en eau et la valorisation agricole des zones périphériques”.
Elle suggère en même temps la réorganisation spatiale et l’aménagement territorial de la métropole suivant une planification intersectorielle, sous la coordination du ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires (MUCTAT).
Mme Diouf suggère aussi de délocaliser les populations vivant en zones inondables dans le cadre du “Programme des 100 000 logements”, tout en insistant sur la nécessité de “respecter la morphologie naturelle de Dakar dans toute future planification”.
L’experte préconise en même temps la réhabilitation des bassins de rétention et zones humides, dans l’optique de “développer un réseau intégré d’assainissement adapté à la densité urbaine”.
Elle suggère également l’élaboration d’un schéma directeur agricole pour Dakar, Thiès et Mbour, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
“Protéger les Niayes comme zones agricoles stratégiques et développer l’agriculture urbaine et périurbaine comme barrière contre l’urbanisation anarchique”, serait aussi, selon l’experte, un atout dans cette lutte contre les inondations.
La solution aux inondations “exige une réorganisation spatiale planifiée, intégrée dans le Plan national d’urbanisme et la stratégie Horizon 2050, associant urbanisme, hydraulique et agriculture”, insiste Selbé Ndiémou Diouf.
SG/BK

