Une étude met en exergue l’ampleur de l’exposition à des risques environnementaux
Une étude met en exergue l’ampleur de l’exposition à des risques environnementaux

SENEGAL-ENVIRONNEMENT-STATISTIQUES

Dakar, 20 oct (APS) – Huit Sénégalais sur dix ont été victimes ou témoins, “au moins une fois”, d’une catastrophe ou d’un risque environnemental, a indiqué le directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), Abdou Diouf.

Il restituait, lundi, à Dakar, les résultats l’Enquête nationale sur les risques environnementaux et la vulnérabilité des populations selon le genre (ENREVG), lors d’un atelier ayant coïncidé avec la Journée mondiale de la statistique.

L’édition de cette année porte sur le thème “Favoriser le changement grâce à des statistiques et des données de qualité disponibles pour tous”.

Selon le DG de l’ANSD, “l’écrasante majorité de la population” vit dans un environnement exposé à des risques environnementaux.

Il précise que 43 types de risques ont été identifiés dans le cadre de cette étude, relativement à la proximité des décharges publiques, la salinisation des terres, la sécheresse, la pollution de l’air liée aux axes routiers et autres menaces environnementales “parfois insidieuses”.

Les risques liés à la chaleur et à la poussière sont les plus fréquemment cités, affectant respectivement six à sept personnes sur dix.

Face à ces menaces, 43 % des personnes concernées affirment avoir bénéficié d’un système d’alerte précoce, notamment pour les vagues de chaleur et les tempêtes de poussière.

Toutefois, moins de la moitié de la population dit ne pas être informée à temps, ce qui montre, d’où “la nécessité de renforcer les dispositifs d’alerte et les capacités d’adaptation communautaire”.

L’enquête révèle également que 15 % des ménages ont subi un impact sur leur habitat lié aux menaces environnementaux, tandis que 26 % déclarent que leurs moyens de subsistance en ont été affectés.

Les activités du secteur primaire, comme la pêche, l’agriculture et la foresterie, figurent parmi les plus vulnérables, selon Abdou Diouf.

Il a insisté sur la distinction à faire entre changement climatique et catastrophes naturelles, rappelant que le premier phénomène relève d’un processus de long terme, alors que les secondes s’inscrivent dans un cadre temporel plus court.

Le DG de l’ANSD a appelé à une meilleure éducation environnementale, à la promotion des emplois verts et à une plus grande implication des populations pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique.

Selon M. Diouf, “cette étude inédite montre que les femmes, les enfants et les personnes vivant avec un handicap figurent parmi les groupes les plus vulnérables”.

“Il est utile de disposer de ces informations pour mieux orienter les politiques publiques et les interventions des acteurs du développement”, a-t-il indiqué.

Ces données, co-conçues avec des experts, seront mises à la disposition de la communauté scientifique et des décideurs, a annoncé le DG de l’ANSD.

“Dans un contexte d’ouverture des données, il devient crucial de maîtriser les nouvelles sources issues du secteur privé, comme la téléphonie mobile ou les données numériques, pour mieux éclairer les politiques publiques”, a-t-il souligné.

Une étude met en exergue l'ampleur de l'exposition à des risques environnementaux

Abdourahmane Ndiaye, de la Direction de la planification et de la veille environnementale, a salué la pertinence de la première enquête nationale sur les risques environnementaux et la vulnérabilité selon le genre.

Cette étude, dit-il, “traduit la volonté du Sénégal de fonder ses politiques publiques sur des données fiables et scientifiquement établies”.

Il a insisté sur la nécessité, pour le pays, de disposer d’informations actualisées pour anticiper les risques, classer les vulnérabilités et cibler les réponses.

Le ministère de l’Environnement, assure-t-il, s’engage à exploiter les résultats de cette enquête pour renforcer la résilience et promouvoir une culture de décision fondée sur la preuve”.

La directrice régionale adjointe d’ONU Femmes, Mireille Kamitatou, a de son côté salué “le partenariat exemplaire” entre l’entité onusienne et l’ANSD.

Le Sénégal “est pionnier en matière de statistiques de genre”, a-t-elle soutenu, appelant les autorités à utiliser les résultats de cette enquête pour améliorer les politiques de résilience.

Une étude met en exergue l'ampleur de l'exposition à des risques environnementaux

AN/SKS/BK