Un universitaire invite à “décapitaliser” le système sanitaire pour développer la santé publique
Un universitaire invite à “décapitaliser” le système sanitaire pour développer la santé publique

SENEGAL-SANTE-AFRIQUE

Dakar, 22 sept (APS) – Le professeur Adama Faye de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a suggéré, lundi, de “décapitaliser” le système sanitaire pour développer la santé publique en promouvant un financement endogène, innovant axé sur les priorités locales.

‘’Il faut décapitaliser le système sanitaire pour développer la santé publique en promouvant un financement endogène, innovant axé sur les priorités locales. Ceux qui nous financent doivent m’appuyer, doivent nous appuyer par rapport à nos besoins’’, a-t-il préconisé.

Il prenait part à la conférence annuelle sur le thème ‘’Repenser la santé publique dans un monde globalisé’’ organisée par Africa forum research and education in health (Afrehealth).

Afrehealth est un réseau interprofessionnel de santé qui œuvre à l’amélioration de la qualité des soins de santé en Afrique par le biais de la recherche, de l’éducation et du renforcement des capacités.

‘’Le financement doit prendre en compte la mutualisation des risques transparence et redevabilité’’, a défendu le spécialiste en santé publique.

Selon M. Faye, la santé publique dans un monde globalisé doit être repensée pour un avenir plus équitable et résilient.

‘’Il doit être repensé à travers le prisme de l’équité, de la justice sociale et de la décolonisation des savoirs et pratiques’’, a-t-il ajouté sur ce point.

Ce qui passe, selon le spécialiste, par des mécanismes de financement plus durables et transparents.

‘’Plus le monde est interconnecté, plus le monde devient un village planétaire, plus il va être difficile de développer une santé plus africaine, parce que l’Afrique n’est plus isolée. L’Afrique doit se préparer à des polycrises. Il y a eu une compétition dans les initiatives financées par des partenaires’’, a expliqué le spécialiste, reconnaissant que ces financements ont facilité aux populations l’accès aux soins.

En demeurant sur ce registre, il juge que les maladies infectieuses et la santé de la mère et de l’enfant sont essentiellement financées, d’où l’intérêt de repenser les financements.

Il s’agit d’approches ‘’coloniales’’, dit-il en proposant de changer de paradigmes permettant de relever les défis que sont le rapprochement des pandémies et les maladies non transmissibles.

‘’Nos systèmes sont fragilisés par les inégalités sociales de santé que sont la pauvreté et la vulnérabilité sociale’’, a fait remarquer Adama Faye,  invitant à “développer la recherche et l’innovation technologique adossées à une harmonisation des données reposant sur une vision globale de ces données”.

‘’Si les scientifiques, les chercheurs, accompagnent nos états dans ce mouvement (…), nous pouvons effectivement espérer que sous peu, l’Afrique va être le continent-source pour un développement endogène pour un épanouissement du monde et de la communauté mondiale’’, a, pour sa part, dit Samba Cor Sarr, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.

‘’Aujourd’hui, nous avons des gisements importants en termes de savoir, en termes de créativité, et cela, nous pensons qu’avec des foras de ce genre nous pouvons très rapidement alimenter nos politiques pour leur permettre de construire un chemin qui nous mène vers un développement qui cadre avec notre profil en tant que continent’’, espère-t-il.

NSS/HK/ADL