Dakar, 6 fév (APS) – Le cinéaste et producteur sénégalais, Clarence Thomas Delgado, a réaffirmé, mercredi, son parti-pris pour l’érection d’un Centre national de la cinématographie (CNC) pour le Sénégal, convaincu que c’est le combat à mener pour faire de ce secteur une industrie à part entière, et partant, un levier de développement. »D’où notre parti-pris pour l’érection d’un Centre national de la cinématographie, une proposition enrichie par différents acteurs du cinéma et transmise à la direction de la cinématographie pour étude, en soutien à la création aux œuvres cinématographiques, avec une autonomie de gestion et dans lequel, les acteurs du cinéma et l’Etat travailleront en synergie. (…) le but à atteindre, c’est de faire véritablement de ce secteur, une industrie à part entière, et partant, un levier de développement », a-t-il écrit dans une lettre ouverte adressée aux autorités et dont l’APS a reçu une copie. Le cinéaste invite les uns et les autres à ne pas se tromper de combat, car le »financement du cinéma est une chose, mais le but à atteindre, c’est de faire véritablement de ce secteur, une industrie à part entière, partant, un levier de développement ». M. Delgado a indiqué qu’en dépit des efforts de structures comme le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA), le problème du financement et de l’organisation du cinéma Sénégalais »reste entier ». Aujourd’hui, poursuit-il, »nombreux sont les films en attente d’être financés ou d’un complément de financements, au grand dam des acteurs du cinéma ». Copie privée, un générateur d’une rémunération substantielle Le cinéaste estime que la mise en place d’un système de copie privée générera une rémunération substantielle pour les créateurs de la sous-région. Parlant de l’apport de la rémunération de la copie privée en Afrique, il a cité l’exemple du Burkina Faso, pays précurseur en Afrique de l’Ouest, qui, selon lui, génère près 9 millions d’Euros (soit environ 6 milliards de Fcfa), dans les caisses de l’Etat, des industries créatives et ressources distribuées aux auteurs. Il rappelle que, selon le rapport sur les collectes mondiales 2023 de la conférence internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC), la copie privée a généré 368 millions d’euros pour les créateurs du monde entier en 2022 (soit plus de 241 milliards de Fcfa en 2022). Le même rapport relève une hausse de revenus de 9,7% dans le secteur pour 2023, soit plus 405 millions d’Euros (soit environ 265 milliards de Fcfa). Le réalisateur Clarence Thomas Delgado souligne que la CISAC, dans un communiqué, stipule que cette source de revenus devrait »connaître un coup d’accélérateur grâce à l’adoption d’une nouvelle directive régionale qui harmonise les règles relatives à la copie privée, tout en promettant une hausse des revenus pour les créateurs et les industries créatives ». »Par ses conseils, la CISAC a joué un rôle clé dans l’élaboration de cette législation », note-t-il, avant de rappeler que le texte de la directive régionale a été adopté à l’unanimité par le conseil des ministres des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), en septembre 2023. A l’en croire, sur huit pays de l’UEMOA, seul le Burkina Faso possède déjà un système efficace de rémunération pour copie privée. »Le système de rémunération prévu par la directive de l’UEMOA repose sur les mêmes principes que d’autres systèmes déjà en place dans la région et à l’échelle internationale », explique-t-il. Il a toutefois insisté sur le fait que la rémunération »s’applique aux copies faites pour un usage privé et soumise à la gestion collective obligatoire », ajoutant que les Etats membres de l’UEMOA auraient jusqu’à 2025 pour transposer la directive dans leur législation nationale. »Forts de ce constat, les acteurs de la culture que nous sommes, attendons de l’autorité de tutelle, une oreille plus attentive aux problématiques de la culture en général et du cinéma, en particulier, au Sénégal, car l’avenir du septième art dans notre pays, sera ce que nous en ferons, Etat et acteurs du secteur, en binôme », a-t-il plaidé. Dès son arrivée à la tête du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, avait indiqué que cette question avait été inscrite parmi »les mesures urgentes » de sa feuille de route pour le secteur. Ce projet de décret portant collecte de la rémunération pour copie privée a été examiné et adopté en conseil des ministres le 16 octobre 2024. AMN/FKS/OID/MK
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