SENEGAL-GUINEE-ENVIRONNEMENT
Dakar, 18 sept (APS) – Le projet de conservation durable d’un paysage transfrontalier unique en Afrique de l’Ouest, lancé, jeudi à Dakar, ambitionne de renforcer la coopération entre les parcs nationaux du Niokolo-Koba du Sénégal et du Badiar de la Guinée.
”Ce projet, porté avec BirdLife International, Nature Communautés Développement (NCD) et Vogelbescherming Nederland (VBN), arrive à son heure, d’autant que le Niokolo-Koba vient d’être retiré, il y’a quelques mois, de la liste des sites du patrimoine mondial en péril”, a salué le lieutenant-colonel Pathé Baldé, conservateur des parcs nationaux, lors de l’ouverture de l’atelier de lancement.
M. Baldé, également coordonnateur des initiatives régionales Ramsar, a souligné l’implémentation de ce projet dans une aire protégée dont l’importance pour la conservation, la gestion des ressources naturelles et le développement des communautés n’est plus à démontrer.
Selon lui, l’initiative favorisera une gestion transfrontalière des ressources biologiques tout en intégrant les populations riveraines.
”Plus d’une vingtaine de communes interagissent avec les écosystèmes du Niokolo-Koba. Le projet contribuera à restaurer la biodiversité et à générer une plus-value pour les communautés locales”, a-t-il souligné.
Il a rappelé qu’un plan d’aménagement et de gestion du Niokolo-Koba est en cours d’élaboration et prévoit l’implication des communautés à travers une gouvernance concertée.
Revenant sur la durabilité du projet, le conservateur a rappelé que la coopération entre le Niokolo-Koba et le Badiar ‘’ne date pas d’aujourd’hui‘’.
”Dès 1994, des initiatives avaient déjà associé les deux parcs dans le cadre d’une gestion conjointe. Cette collaboration transfrontalière se poursuit depuis plus de trente ans‘’, a-t-il indiqué.
Concernant les menaces, Pathé Baldé a mis en avant les efforts déployés ces dernières années pour sauver le Niokolo-Koba grâce à l’appui des partenaires et à l’engagement des communautés locales, des efforts qui ont permis au site d’être sorti du registre de Montreux.

De son côté, le directeur de la forêt et de la faune de Guinée, Ibrahima Ciré Cissé, a salué l’initiative, estimant qu’elle offre ‘’un cadre de compréhension partagée et de coopération renforcée entre les parties prenantes‘’.
”En tant que point focal de plusieurs conventions, je mesure l’importance d’un tel atelier, qui nous permettra d’implémenter des actions concrètes pour la protection de la biodiversité‘’, a-t-il affirmé.
M. Cissé a par ailleurs souligné la nécessité de renforcer la recherche scientifique, notamment sur les oiseaux migrateurs et les écosystèmes de savane, afin de compléter les efforts de conservation déjà engagés.
Le lancement du projet de conservation durable du paysage Niokolo-Badiar marque ‘’une étape cruciale’’ pour la préservation du corridor écologique reliant l’Afrique à l’Europe, a déclaré Geoffroy Citegetse, responsable de l’Initiative de la Voie de Migration Atlantique Est à BirdLife International.
”Le Niokolo-Badiar n’est pas seulement un refuge vital pour les oiseaux migrateurs le long de la voie Est Atlantique ; il est aussi essentiel pour les communautés locales”, a-t-il dit, affirmant que protéger ce territoire, c’est à la fois garantir la survie de nombreuses espèces et renforcer la résilience des populations grâce à des opportunités économiques durables.
La cérémonie de lancement a enregistré la présence de plusieurs personnalités, parmi lesquelles le colonel Abdoulaye Diop, ancien directeur des parcs nationaux et président de Nature Communautés Développement (NCD), et de plusieurs instituts partenaires.

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