Un projet diocésain ambitionne de faire de Carabane un véritable pôle de dialogue interreligieux
Un projet diocésain ambitionne de faire de Carabane un véritable pôle de dialogue interreligieux

SENEGAL-CULTURE-MEMOIRE

Carabane, 30 juin (APS) – Le diocèse de Ziguinchor travaille sur un projet de revalorisation du patrimoine religieux et culturel de Carabane en vue de faire de cette île un véritable pôle spirituel et un espace interreligieux, a-t-on appris d’une source proche de l’évêque de Ziguinchor, Jean-Baptiste Valter Manga.

Située sur la rive gauche du fleuve Casamance, Carabane qui se trouve à la croisée des mémoires, des cultures et des croyances, occupe une place singulière dans l’expansion du christianisme au Sud du pays, a informé la même source.

“C’est au terme d’une messe solennelle, empreinte d’émotion et d’espérance, que l’évêque de Ziguinchor a révélé les contours de cette initiative”, peut-on lire dans une note de la cellule de communication du diocèse de Ziguinchor.

“Ce jour est un jour de grande joie. Nous voulons refaire de ce lieu, un espace de mémoire, de foi, de dialogue. Carabane a été un carrefour de rencontres entre chrétiens, musulmans et adeptes de la religion traditionnelle”, renseigne le document en citant Mgr Jean-Baptiste Valter Manga.

Selon l’évêque de Ziguinchor, “Carabane doit redevenir ce flambeau pour notre Eglise, pour la Casamance et pour tout le Sénégal. Ce projet permet de redonner à l’île sa place dans l’histoire religieuse et culturelle du pays”.

Il a informé qu’il compte y installer, sous peu, un “prêtre permanent” pour relancer la vie liturgique, mais aussi vivifier le dialogue interreligieux, “en conformité avec nos valeurs du vivre ensemble”.

Faisant allusion à l’histoire de cette île qui servait d’entrepôt d’esclaves pendant la traite négrière avant de devenir un comptoir commercial français, Mgr Jean-Baptiste Valter Manga a aussi évoqué l’érection d’un espace mémoriel.

Il devrait servir de lieu d’exposition de documents et d’archives iconographiques et audiovisuelles sur l’histoire du christianisme en Casamance à partir de l’île de Carabane, a-t-il martelé.

L’évêque estime que ce processus devrait, à terme, conduire à la “construction d’un centre du dialogue interreligieux qui servira de lieu de partage, d’échanges et de recherche’’.

Il a expliqué que l’église de Carabane, construite en 1897 par les pères Spiritains, est l’une des plus anciennes de la Casamance, au Sud du Sénégal.

“Son histoire est intimement liée à celle de cette île, étant la porte de l’entrée du christianisme en Casamance”, a poursuivi l’évêque de Ziguinchor, insistant sur la nécessité de préserver cette mémoire collective.

“Carabane mérite de redevenir Carabane. Elle manque encore d’eau et d’infrastructures sociales de base, mais ce projet est une chance immense pour nous”, a dit Eugène Ndiaye, parrain de l’édition 2025 de la fête patronale.

L’administrateur civil et originaire d’Oussouye, Habib Léon Ndiaye, a indiqué que ce projet s’inscrit dans une dynamique de “reconquête mémorielle”.

Il permettra “de vivre de façon immersive la foi chrétienne et d’ancrer Carabane comme pôle de dialogue interreligieux”, selon l’ancien secrétaire général du ministère de la Culture.

MNF/CS/FKS/SMD/OID

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