Un organisme africain veut institutionnaliser l’utilisation des données probantes dans l’élaboration des politiques publiques
Un organisme africain veut institutionnaliser l’utilisation des données probantes dans l’élaboration des politiques publiques

SENEGAL-AFRIQUE-DEVELOPPEMENT

Dakar, 27 nov (APS) – Un atelier d’échanges et de partage pour la validation d’une feuille de route visant à institutionnaliser la culture de la décision fondée sur les données probantes en Afrique de l’Ouest francophone s’est ouvert jeudi à Dakar, sous l’égide du Centre africain pour le développement équitable (ACED).

Les données probantes sont définies comme données analysées, validées et contextualisées pour orienter la prise de décision

La rencontre est organisée de concert avec le think tank IPAR, une plateforme de réflexion, de dialogue et de proposition pour des politiques agricoles et rurales concertées au Sénégal et dans la région ouest-africaine.

Elle porte sur “la validation de la feuille de route EIP (Evidence-Informed Policy) du Sénégal”, selon Amadou Guèye, chercheur au centre d’excellence Evidence-Policy-Action (EPA) mis en place par le Centre africain pour le développement équitable (ACED).

“Le projet est parti du constat que dans nos pays, notamment en Afrique de l’Ouest francophone, soit les données ne sont pas disponibles, soit elles sont disponibles mais pas accessibles et lors de l’élaboration des politiques ou des programmes, il y a peu d’utilisation des données probantes”, a relevé M. Guèye.

Il explique que c’est dans cette perspective que le centre d’excellence EPA a été mis en place pour “combler le fossé entre la recherche, les politiques et l’action publique, en favorisant une culture de la prise de décision fondée sur les données probantes”.

Selon M. Guèye, les grands axes de cette feuille de route tournent autour de deux composantes, dont un volet dédié au diagnostic et relatif aux différentes problématiques liées au flux des données en termes de production, mais aussi d’utilisation.

Une deuxième composante consiste à “développer plus en détail” certaines thématiques jugées prioritaires dans chaque pays concerné par le projet, a ajouté le chercheur.

Il a signalé que dans le cas du Sénégal, les thématiques développées portent sur la santé, la santé de la reproduction, l’agriculture, la sécurité alimentaire, le capital humain, le changement climatique, “mais aussi tout ce qui est genre et équité”.

Il estime que cette “feuille de route” est appelée à devenir une sorte de boussole au niveau national, en vue de mobiliser les acteurs, pour les amener à valoriser les données, mais aussi à faire la promotion de leur utilisation dans les politiques publiques.

L’objectif attendu est d’arriver à avoir des politiques “beaucoup plus efficaces et inclusives” dans la perspective du développement durable, selon Amadou Guèye.

L’atelier organisé à ce sujet vise à renforcer la dynamique EIP en Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays cibles du projet, en favorisant “un dialogue structuré” entre producteurs, utilisateurs et intermédiaires de données probantes, autour des priorités de développement durable.

AFD/BK/AKS