“Un cadre légal”, une des solutions aux problèmes du centre Talibou Dabo (directeur)
“Un cadre légal”, une des solutions aux problèmes du centre Talibou Dabo (directeur)

SENEGAL-EDUCATION-REGIME

Dakar, 5 oct (APS) – L’absence de cadre légal est l’un des problèmes auxquels le centre Talibou Dabo de Grand-Yoff doit apporter des solutions durables pour une meilleure prise en charge des enfants en situation de handicap, estime son directeur, le docteur Aloise Benoit Baba Diouf.

‘’Il y a toujours eu une diversité au niveau du centre Talibou Dabo avec beaucoup d’intervenants dans la prise en charge des enfants handicapés. Si on veut régler les problèmes et trouver des solutions durables, il faut forcément un cadre légal’’, a-t-il fait savoir dans un entretien avec l’APS.

Selon docteur Diouf, le centre Talibou Dabo est la seule structure au Sénégal disposant d’une plateforme de prise en charge intégrée des enfants en situation de handicap.

Il a été placé sous la tutelle du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique en raison de la diversité des pathologies, des aggravations progressives pouvant engager le pronostic vital de cette catégorie de la population, a fait valoir son directeur, en rappelant que le centre Talibou Dabo offre en même temps des services en termes d’éducation.

‘’Quand on arrive à une certaine complexité de la pathologie, on a besoin de cette plateforme intégrée santé-éducation. Et c’est la raison pour laquelle nous cheminons ensemble depuis 1981’’, a-t-il relevé.

Il y a toutefois des améliorations à apporter aux services du centre, notamment concernant son statut, pour mieux faciliter les relations fonctionnelles, dans le but d’améliorer son offre de services, compte tenu de sa double appartenance au ministère de la Santé et à celui de l’Education nationale.

‘’Si on n’a pas ce cadre statutaire clair, il nous sera difficile d’intégrer les autres ministères qui doivent intervenir en perspective, notamment les ministères de la Formation professionnelle pour les enfants qui ne pourront pas naturellement suivre les curricula classiques et celui de la Jeunesse et des Sports’’, précise docteur Diouf.

"Un cadre légal'', une des solutions aux problèmes du centre Talibou Dabo (directeur)

Le centre Talibou Dabo dispose par exemple d’un club de handibasket mais a besoin d’avoir un cadre légal lui permettant de justifier toutes ces options en termes de finances, a-t-il indiqué.

80% des agents sont des prestataires

Son directeur estime qu’il faut trouver des moyens d’une certaine stabilité du climat social, notant que le centre compte une centaine d’agents dont 80% sont des prestataires.

‘’C’est quand même difficile d’atteindre des résultats plus que satisfaisants si le personnel n’est pas dans une situation vraiment sécurisée’’, a-t-il souligné.

Il rappelle que le personnel du centre Talibou Dabo relève de la fonction publique avec des enseignants, des médecins, des pharmaciens, entre autres.

Il y a également un personnel de soutien indispensable à la prise en charge mais qui a du mal à être intégré dans la fonction publique, encore moins au niveau du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a-t-il signalé.

Le centre compte des chauffeurs, des auxiliaires à la vie sociale qui accompagnent les enfants dans toutes les activités de la vie quotidienne, des auxiliaires de vie scolaire à la disposition des équipes pédagogiques, des convoyeurs dont certains travaillent pour l’établissement ‘’depuis 15 à 20 ans’’, renseigne-t-il

‘’Un cadre juridique peut nous permettre de recruter ce personnel qui présente des compétences mais qui ne sont pas reconnues par la fonction publique’’, dit-il.

"Un cadre légal'', une des solutions aux problèmes du centre Talibou Dabo (directeur)

Il y a aussi les orthophonistes, les psychomotriciens, les techniciens en opérations orthopédiques, des métiers qui, selon lui, ne sont pas encore reconnus par la fonction publique et qui n’apparaissent pas dans la nomenclature.

‘’Il faut au moins qu’une structure comme Talibou Dabo puisse être en mesure de recruter ce personnel-là et de lui donner en tout cas une couverture sociale, une sécurité car, il y va de la qualité de l’offre de services pour les enfants et également de la stabilité du centre”, a plaidé son directeur, médecin neuropédiatre.

Le docteur Aloïse Benoit Baba Diouf préconise par ailleurs un statut juridique spécial qui puisse intégrer toutes les entités gravitant autour de la prise en charge du handicap.

AFD/ADL/BK/SBS