SENEGAL-EDUCATION-INCIDENT
Thiès, 17 mars (APS) – Plusieurs jeunes filles inscrites au collège Saint Gabriel de Thiès se sont vues refuser momentanément l’accès à l’école, lundi, suite à des malentendus liés au port du voile, puis admises, après l’intervention d’inspecteurs de l’éducation, a constaté l’APS.
‘”Par rapport à ce qui s’est passé ce matin, je voudrais être très clair, ce n’est pas une affaire de religion, mais c’est tout simplement un incident qui s’est produit ce matin, suite à une situation constatée par l’administration du lycée”, a indiqué à la presse, l’inspecteur d’académie de Thiès, Gana Sène.
Selon lui, le cadre réglementaire est bien spécifié dans un arrêté daté du 6 octobre 2024, relatif aux principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation au Sénégal.
‘’Une situation qui a montré effectivement que quelques élèves, notamment des filles, ont, peut-être porté le voile de façon pas très adaptée, car (cachant) par moment l’insigne” de l’école, a souligné l’inspecteur d’académie (IA) de Thiès.
‘’Sur la base de cet incident, le chef d’établissement a voulu, entre guillemets, marquer le coup, en refusant l’accès, non pas seulement aux filles concernées, mais à tous les autres élèves qui portaient le voile”, a fait savoir M. Sène.
Pour l’inspecteur d’académie, ‘’c’est peut-être là ce qu’on pourrait qualifier de maladresse”.
Il estime que le fait de refuser l’accès de l’école aux élèves, sans en avoir informé les autorités cela constitue “une faute”.
“On a violé un peu les droits des enfants, mais aussi et surtout, l’administration n’a pas été saisie, même si l’intention qui était derrière tout cela était bonne”.
‘’Face à cet incident, nous avons déployé les inspecteurs sur place, pour un peu corriger et réintégrer les enfants, donc restaurer leur droit fondamental, qui est le droit à l’éducation”, a-t-il dit.
Après l’intervention des inspecteurs de l’éducation, les élèves en question ont finalement été acceptées à l’intérieur du collège.
Selon Gana Sène, la “leçon à tirer” de cette situation, est qu’après que la question “très sensible” du voile à l’école a été “définitivement tranchée par les plus hautes autorités” du pays, les responsables de l’éducation et de la formation “ne peuvent pas transiger” là-dessus.
”Toute structure qui ne se conforme pas aux dispositions contenues dans cet arrêté (évoqué plus haut) s’expose à des sanctions”, martèle-t-il.
Disant avoir échangé avec l’administration de l’établissement scolaire, Gana Sène a relevé des “insuffisances” dans la communication.
Il a assuré qu’un dispositif de suivi des recommandations et des instructions a été mis en place, “pour qu’un élève ne soit plus renvoyé pour ces motifs”.
L’administration du collège Saint-Gabriel n’a pas souhaité parler de l’incident à la presse.
Le ministère de l’Education nationale a autorisé, en octobre, dans un arrêté relatif aux principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation, le port des signes religieux dans les écoles.
‘’Les règlements intérieurs doivent garantir un environnement propice aux enseignements et aux apprentissages en assurant : (…) le respect des croyances religieuses”, indique-on dans l’arrêté du ministère, précisant que ceci inclut ”l’acceptation du port des signes religieux, tels que le voile, la croix, les perles sacrées, sans préjudice à une identification nette de l’élève dans l’enceinte de l’école, dans les classes et lors des activités pédagogiques”.
‘’Ce respect de la différence religieuse ne soustrait pas l’élève, excepté par des dispenses objectivement motivées, de la participation aux activités pédagogiques et sportives obligatoires”, relève encore l’arrêté.
Il note que ”toute contravention aux dispositions du présent arrêté expose son auteur aux sanctions prévues par les lois et règlements”.
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