SENEGAL-POLITIQUE
Thiès, 26 mai (APS) – Le dialogue national sur le système politique, prévu mercredi, suscite des opinions et des attentes aussi diverses que variées, concernant aussi bien les sujets à débattre que son opportunité, chez des citoyens de la ville de Thiès interrogés par l’APS.
‘’J’approuve que les partis politiques viennent prendre part à ce dialogue’’, affirme par exemple Vieux Sow, un citoyen résidant à Thiès.
Selon lui, ces discussions peuvent être bénéfiques pour le pays, car pouvant ”permettre au Sénégal de dépasser des questions comme le parrainage, le statut de l’opposition, le fichier électoral, autant de questions qui méritent que le pouvoir et les acteurs politiques échangent et trouvent des consensus forts”.
Il rappelle le contexte qui a prévalu avant le vote de la loi sur le parrainage, et qui était marqué par une vague d’arrestations de personnes opposées à cette loi.
‘’Pour prévenir une telle situation, les acteurs doivent aller discuter’’, conseille M. Sow en disant espérer que les échanges débouchent, par exemple, sur une criminalisation du détournement de deniers publics.
Il milite en faveur d’une prise en charge de cette question dans les débats, pour qu’au finish, une “entente” soit trouvée.
“Si je devais prendre part à ce dialogue, je suggèrerais que le détournement de deniers publics soit pris en charge, pour sa criminalisation, parce que, dit-il, on ne peut pas confier des responsabilités à des hommes et que ces derniers se donnent le droit de prévariquer nos maigres ressources, sans conséquences’’.
‘’Ce dialogue était prévisible, et devait se tenir ‘’, soutient pour sa part, Doudou Gnagna Diop.
Ces assises étaient, à son avis, rendues nécessaires par le fait que “nous avons un pays qui, depuis une dizaine d’années, est en déconfiture complète, en matière d’organisation des partis ou des mouvements politiques’’.
‘’Faire déjà un dialogue pour rétablir et structurer ce désordre, c’est une bonne chose’’, se réjouit-il en soulignant que sans ces discussions, le pouvoir et l’opposition auront beaucoup de mal à gérer le système politique de notre pays.
Prenant une toute autre position, Samba Diaw estime que “le seul thème qui mérite d’être débattu” lors de ce dialogue, est le suivant : ‘’quelle éthique et déontologie dans la politique au Sénégal ?’’.
Hormis ce point, “tous les autres ont été déjà débattus”, soutient-il, outré par le fait, selon lui, que “l’essentiel de nos hommes politiques font des promesses qu’ils sont sûrs de ne jamais pouvoir tenir”.
“Le tandem Diomaye/Sonko est inédit, ils constituent un duo qui fonctionne, [mais] à l’avenir, il n’est pas dit que nous aurons un duo similaire, et cela risque de plonger le pays dans des dualités au sommet de l’État, si demain, ils perdent le pouvoir avec un Premier ministre ‘’super fort””, prévient Samba Diaw.
‘’L’heure n’est pas à des discussions, car le peuple à choisi son camp, en les portant au pouvoir, ils doivent travailler c’est ce qu’on attendant d’eux”, martèle en définitive, M. Diaw.
‘’Le pays a plus des difficultés économiques que des tensions politiques. Donc, [le gouvernement] devait aborder ces questions économiques avec les acteurs des différents secteurs, plutôt que [d’engager] des discussions sur un système politique qui, même s’il a des problèmes, fonctionne’’ tout de même, estime, pour sa part, Salif Sow, un commerçant installé aux Parcelles assainies à Thiès.
Le commerçant évoque des difficultés traversées, selon lui, par les importateurs qui fournissent des marchandises aux grossistes dans les marchés. Il recommande que soient impliqués dans les discussions ces acteurs qui travaillaient normalement, ‘’mais [qui], à l’heure actuelle, [rencontrent] d’énormes problèmes, soit pour faire sortir leurs marchandises au port, soit pour entrer dans leurs fonds, après écoulement”.
BT/ADI/AKS/HK