Thiès, 22 sept (APS) – L’ancien journaliste du quotidien national Le Soleil, doyen de la presse thiessoise et sénégalaise en général, Magatte Bâ, alias Ben Cheikh, décédé jeudi à Thiès à l’âge de 95 ans, a été inhumé vendredi au cimetière Madocki, de la capitale du rail, en présence d’anciens confrères qui lui ont rendu hommage.Une foule composée de proches, amis, confrères et d’anonymes, a accompagné le cortège funèbre au cimetière de Madocki, dans le quartier de Grand-Thiès, où il repose désormais.Cheikh Aliou Amath, un ancien du quotidien national Le Soleil, qui a été accueilli au bureau régional de ce journal en 1984, estime que « la disparition de Ben Cheikh est une énorme perte pour la presse en général et en particulier pour les médias d’Etat ».« Depuis l’information régionale, il a servi les médias de service public, notamment le Soleil, l’APS et la RTS », a dit Amath.« Je peux dire qu’il fut parmi les pionniers de l’information religieuse, avec Ahmed Bachir Kounta, Thiawa Kane, Serigne Hady Cissé, El Hadji Khaly Tall ».Bien que « très attaché » à la famille religieuse de Tivaouane dont l’ancien Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine était un ami, « il n’en demeurait pas moins un serviteur zélé de toutes les familles religieuses de ce pays », comme Touba, Ndiassane, Pire, etc. », témoigne son ancien confrère.« Très pieux et très amoureux de son métier de journaliste », il était toujours prêt à aller sur le terrain pour dénicher la bonne information et (la) livrer au public sénégalais ».« La jeune génération doit s’inspirer de l’exemple de Ben Cheikh », a recommandé Cheikh Aliou Amath, selon qui, il lègue à la jeune génération de journalistes son « abnégation », son « sens du sacrifice », entre autres qualités.« Il pouvait laisser sa famille pour une semaine pour courir derrière une information, qui après vérification s’avérait vraie », a ajouté le journaliste thiessois.Selon lui, Ben Cheikh était un « professionnel jusqu’au bout des ongles. Il ne pratiquait pas ce métier pour de l’argent », mais considérait le métier de journaliste comme un « sacerdoce ».« C’est quelqu’un qui aimait aller au front », a-t-il insisté, estimant qu’ « il doit constituer une source d’inspiration pour les jeunes reporters de Thiès et du Sénégal en général ».Mamadou Lamine Diatta, conseiller spécial en communication à l’IPRES, ancien responsable adjoint du desk économie du journal de Hann, retient du défunt, l’image d’un « éducateur », d’un « encadreur’ des jeunes générations de journalistes, auxquels il faisait volontiers bénéficier de ses conseils éclairés, bien après sa retraite.Diatta fait remonter sa rencontre avec le doyen Ben Cheikh, au temps où lui-même était chef de station de la radio Sud FM (privée) à Thiès.« Ben Cheikh, c’est un parcours et un état d’esprit », a relevé Mamadou Lamine Diatta, visiblement impressionné par son « carnet d’adresses extraordinaire », sa générosité aussi bien avec son savoir que ses biens matériels. « Il avait une ouverture d’esprit », ajoute-t-il.Le journaliste Aliou Diarra, ancien chef de station de Sud FM Thiès aussi garde de Ben Cheikh le souvenir d’un homme d’une « bonté illimitée ».« Le journalisme est un métier noble, celui qui veut bâtir une maison ou devenir riche n’a qu’à changer de métier, parce que l’information appartient en premier au public, pas aux hommes politiques, ni aux (acteurs) économiques, etc. « , selon lui.C’est ce type de conseil qu’il nous prodiguait tout le temps », a poursuivi Aliou Diarra, non sans ajouter, qu’il a vécu selon ce principe. « C’est pourquoi vous l’avez vu, il est parti à la retraite depuis 1984, mais vous ne l’avez pas vu bâtir de château, il avait des jours difficiles », note Aliou Diarra.« C’était aussi cela sa vocation’, a poursuivi Diarra, qui a connu d’abord le fils de Magatte Bâ, le journaliste Oumar Ngatty Bâ, qui avait servi dans le même organe que son père à Louga.ADI/ASB/OID
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