SENEGAL-REFORMES
Thiès, 24 oct (APS) – Des experts des services du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique ont entamé, vendredi, à Thiès (ouest), une réunion de ‘’validation technique’’ des textes d’application du nouveau Code de l’environnement.
Pendant trois jours, ils examineront 40 textes d’application du Code de l’environnement élaboré en 2023, selon Baba Dramé, le directeur de la réglementation environnementale.
Il a invité les participants à faire preuve de rigueur scientifique, d’esprit de dialogue et de pragmatisme, afin que les textes soient ‘’nettoyés définitivement et mis dans le circuit d’approbation’’, à la fin de leur rencontre.
Cette réunion de ‘’validation technique’’ succède à une évaluation interne des mêmes textes, qui ont été produits par le laboratoire droit de l’environnement et de la santé de l’université Cheikh-Anta-Diop.
À la fin de la rencontre de Thiès, les textes seront introduits dans le circuit administratif en vue de leur approbation par les autorités concernées, le président de la République et le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique notamment.
‘’Le nouveau Code de l’environnement traduit la volonté du gouvernement d’inscrire notre modèle de développement dans la dynamique de la transition écologique, en cohérence avec les engagements internationaux que le pays a pris’’, a expliqué Baba Dramé.
C’est un ‘’instrument ambitieux, conçu pour répondre aux grands défis environnementaux, dont la prise en compte de la dimension environnement dans les projets et programmes de développement, l’évaluation environnementale, la prévention des risques par un bon contrôle des produits chimiques dangereux, la gestion des risques technologiques et des urgences environnementales’’, a ajouté M. Dramé.
Le nouveau Code de l’environnement va favoriser en même temps ‘’la promotion d’une économie circulaire, à travers une gestion économiquement rationnelle des déchets’’, a-t-il assuré.
‘’Comme tout cadre législatif, ce texte ne peut produire pleinement les effets escomptés, sans des textes d’application clairs, cohérents et opérationnels’’, a souligné Baba Dramé pour relever l’importance de la rencontre de trois jours.
Selon lui, c’est une réunion ‘’capitale’’ pour examiner et enrichir les projets de décrets et d’arrêtés préalables à l’application du Code de l’environnement.

L’élaboration de ces textes est basée sur ‘’une démarche inclusive et participative, qui associe l’ensemble des parties prenantes concernées’’, a-t-il dit, ajoutant qu’il s’agit des collectivités territoriales, des partenaires techniques et financiers, du secteur privé, de la société civile et des experts nationaux de l’environnement.
L’exploitation du pétrole et du gaz prise en compte
Les textes d’application à examiner au cours des trois jours couvrent les domaines essentiels de la gestion environnementale, selon le directeur de la réglementation environnementale.
Leur validation va ‘’rendre le Code de l’environnement pleinement opérationnel et renforcer la capacité d’action de l’administration, dans ses missions de régulation, de contrôle et d’appui aux acteurs économiques et sociaux’’, a poursuivi M. Dramé.
Il signale que ‘’les analyses des experts sont déterminants pour améliorer la qualité [et] la pertinence’’ des textes.
Ibrahima Ndiaye, conseiller technique du Premier ministre pour les questions environnementales, signale que l’élaboration du nouveau Code de l’environnement a duré ‘’une dizaine d’années’’.
En raison des ‘’enjeux importants’’ de cette réforme, ‘’il est temps’’ que les textes d’application soient approuvés, pour l’exercice des métiers de l’environnement, par exemple, a-t-il dit au premier jour de cette rencontre.

‘’Tous les jours, nous sommes sollicités’’, a dit M. Ndiaye, laissant entendre que les acteurs de l’exploitation pétrolière et gazière attendent avec impatience le nouveau Code de l’environnement.
Pour cette raison, il faut renforcer les dispositifs de gestion environnementale et sociale des projets d’exploitation pétrolière, gazière et minière, a-t-il argué.
L’exploitation du pétrole et du gaz est un ‘’secteur extrêmement stratégique pour l’économie de notre pays’’, a rappelé Baba Dramé, ajoutant qu’elle comporte des risques environnementaux.
‘’C’est la raison pour laquelle, pour l’adoption du Code de l’environnement, l’État du Sénégal a jugé utile d’introduire un chapitre dédié à l’exploitation pétrolière et gazière’’, a-t-il relevé.

ADI/ESF

