Dakar, 1er déc (APS) – L’identification des victimes du massacre des tirailleurs sénégalais exécutés par l’armée coloniale française, le 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, ainsi que l’imputabilité des responsabilités sont aujourd’hui essentielles pour ouvrir la voie à une réconciliation sincère, a estimé le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye.

‘’Identifier les victimes et situer les responsabilités est essentiel pour ouvrir la voie à une réconciliation sincère’’, a-t-il déclaré à l’occasion de la cérémonie officielle de commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs à Thiaroye.

Cette commémoration, a t-il dit, ‘’relève du devoir de mémoire contre l’oubli, pour la manifestation de la vérité des faits et pour nous acquitter d’une dette morale vis-à-vis des tirailleurs et de leurs familles’’.

‘’C’est pourquoi nous avons mis en place un comité international de chercheurs indépendants pour aider à la reconstitution exacte des faits et à une meilleure connaissance de cette séquence de notre histoire partagée avec la France’’, a ajouté le président Faye, qui avait à ses côté ses homologues Cheikh Mohammed Ould Ghazouani (Mauritanie), président en exercice de l’Union africaine, Umarou Sissokho Emabllo (Guinée-Bissau), Adama Barrow (Gambie), Brice Clotaire Oligui NGuéma (Gabon) et Azali Assoumani (Comores).

La France était représentée par son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Noël Barrot.

Il a indiqué avoir sollicité de son homologue français ‘’la mise à disposition de tous documents d’archives pouvant contribuer à la manifestation de la vérité et sa collaboration, le moment venu, pour la localisation des sépultures et l’identification éventuelle des victimes’’.

Ces archives réclamées ‘’permettront (…) de savoir comment on en est véritablement arrivé à la tragédie de Thiaroye’’, a affirmé le président sénégalais.

Elles permettront également d’avoir ‘’une lecture plus fidèle de l’état d’esprit des tirailleurs rapatriés, de leur nombre exact, de leur identité, de leurs origines, des lieux où ils sont enterrés, des épreuves endurées, des frustrations et humiliations subies, ainsi que du montant qui est dû à chacun’’, a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat a notamment invité les ‘’acteurs étatiques et non étatiques de tous les pays concernés, y compris la France, les historiens et chercheurs de tous bords’’, à ‘’joindre’’ leurs ‘’efforts’’ pour ‘’porter un regard lucide sur cet épisode sombre de notre histoire commune’’.

Bassirou Diomaye Faye s’est par ailleurs dit  »heureux » que la France ait ‘’franchi un pas important dans la restauration de la vérité grâce au président Emmanuel Macron’’ qui, dans une lettre qu’il lui a adressée, jeudi, d »’assumer que les événements de Thiaroye en 1944 ont abouti à un massacre’’.

‘’Il s’agit d’une avancée appréciable dans le processus de réhabilitation de l’honneur et de la dignité des tirailleurs victimes, à la suite de la déclaration du président François Hollande au cimetière de Thiaroye, le 30 novembre 2014, quand il saluait la mémoire d’hommes qui portaient l’uniforme français et sur lesquels la France avait retourné les fusils’’, a-t-il rappelé.

Toutefois, ‘’il reste encore beaucoup de zones d’ombre dans cette histoire, notamment le nombre de tirailleurs exécutés’’.

Fort de ce constat, le président de la République est d’avis que ‘’cette vérité exige encore d’être pleinement révélée, transmise et reconnue ».

‘’Nous devons encourager cette dynamique pour restaurer la mémoire et la dignité des tirailleurs sénégalais’’, a-t-il insisté.

MK/SG/OID/ABB

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