Sorano vibre aux rythmes des danses traditionnelles avec ”Mandarga”, un miroir ”sur nous-mêmes”
Sorano vibre aux rythmes des danses traditionnelles avec ”Mandarga”, un miroir ”sur nous-mêmes”

SENEGAL-DANSE-THEATRE

Dakar, 31 déc (APS) – La compagnie du théâtre national Daniel Sorano a vibré, mardi, aux sons de plusieurs rythmes du patrimoine culturel sénégalais à travers le spectacle intitulé ‘’Mandarga’’ ou ‘’Notre Identité’’, un miroir sur ”nous-mêmes” alliant danses traditionnelles et contemporaines pour marquer une transmission des valeurs bien sénégalaises.

Ce spectacle, symbiose du ballet national La Linguère, en hommage à Aziz Samb, initiateur de l’émission ”Oscar des vacances”, présent dans la salle, a débuté par un tableau sur les effets des nouvelles technologies où les jeunes filles surtout exhibent leur corps et s’adonnent à des danses obscènes, oubliant qui elles sont et d’où elles viennent.

L’une d’elles, victime des réseaux sociaux, Fatou Sarr, éclaboussée par une vidéo virale, est obligée de retourner dans son terroir pour prendre conscience de la richesse de son origine et de son histoire sérère, caractérisée par ‘’la persévérance, la dignité, le respect de soi, la fierté et l’endurance au travail’’, selon l’un des anciens du village.

Le spectacle appelle à un retour aux valeurs ayant forgé les sociétés sénégalaises à travers un voyage initiatique de plus de deux heures en sonorités et danses, de l’Ouest au Sud en passant par le Nord du pays.

Une immersion dans le folklore sérère propose le son du tam-tam, la danse traditionnelle et les tenues, un héritage culturel bien conservé et transmis à la jeune génération.

Un autre tableau étale la richesse de la culture diola par la danse des feuilles avec le jambadon au son du séourouba, du djimbé, du soutiro et sabaro, mais aussi des masques,  au grand plaisir du public composé de beaucoup d’étrangers, notamment des ressortissants américains.

A travers une cérémonie de mariage pulaar, deux groupes de danseurs, d’un côté les filles et de l’autre les garçons, rivalisent d’ardeur pour épater chaque camp au son du yéla.

‘’Au-delà de la performance artistique, ce spectacle nous interroge sur l’essence même de notre être. Ce qui définit l’homme ou la femme d’aujourd’hui. Qu’est-ce qui au fond de nous résiste à l’érosion du temps. ”Mandarga” est un miroir tendu vers nous-mêmes pour nous rappeler ce qui nous lie, nos racines et notre force collective à la tempête de la modernité’’, a dit la directrice générale de la compagnie du théâtre national Daniel Sorano, Oumy Diakhaté.

Selon elle, le message de ‘’Mandarga’’ est clair: ‘’nous ne devons pas subir le progrès, mais l’utiliser’’.

                  Hommage à Aziz Samb

Sorano vibre aux rythmes des danses traditionnelles avec ''Mandarga'', un miroir ''sur nous-mêmes''

Pour le directeur du ballet La Linguère, Pape Moussa Sonko, ‘’Mandarga’’ rend hommage à ceux qui ont inculqué des valeurs aux jeunes à l’image de Aziz Samb, initiateur de l’émission ”Oscar des vacances” qui a transmis des principes fondamentaux de vie.

”(…) Vous êtes une référence, un monument. Vous avez su nous inculquer des valeurs’’, a dit la danseuse Oumou Sow qui a exprimé toute sa fierté à Aziz Samb ‘’un bâtisseur d’art’’.

‘’Toute la famille d’Oscar des vacances, dont plusieurs sont à l’étranger particulièrement en France, Pays Bas, Etats-Unis, etc., nous suit en live et vous dit merci’’, a t-elle ajouté.

‘’Merci à un homme qui avait, comme une signature, l’exigence, la passion et l’excellence artistiques (…). Vous n’avez pas bâti que des parcours artistiques avec Oscar des vacances, vous avez bâti une école de la vie, un espace de réflexion où les talents se révélaient et où la confiance se construisait. Vous êtes un passeur de lumière’’, a dit un ancien participant à Oscar des Vacances.

Aziz Samb qui s’est réjoui de cette marque de distinction a rappelé qu’Oscar des vacances a été organisée pendant 23 ans avec beaucoup d’efforts, un sens de la méthode et surtout en faisant comprendre aux jeunes que rien ne s’obtient dans la facilité et la médiocrité.

Docteur Alioune Sarr, un ami de Aziz Samb a souligné que ce dernier a beaucoup fait pour son pays avec ‘’méthode et organisation’’ comme le disait le poète-président Léopold Sédar Senghor.

”Il a accompagné la jeunesse pour qu’elle devienne un citoyen modèle’’, a ajouté l’ancien président du Comité National de Gestion (Cng) de la lutte qui a salué cette initiative.

Pour ce mercredi, dernier jour de l’année, Sorano présente à 20 heures ‘’Sénégal sunu reew’’ (Sénégal, notre pays), une fresque vivante du Sénégal, de ses origines à ses aspirations futures, mise en scène par Madiaw Ndiaye.

FKS/ASB/HB/OID