Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, une voix consensuelle
Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, une voix consensuelle

SENEGAL-RELIGION-PROFIL

Dakar, 3 sept (APS) – Serigne Abdou Aziz Sy “Dabakh” avait marqué les esprits avec sa voix unique des nuits d’hommage au prophète (PSL), mais il fut d’abord et avant tout un homme de consensus, un guide au-dessus de la mêlée.

Il en résulte que le Gamou de Tivaouane, commémorant chaque année l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed, fait toujours revivre cette figure légendaire dans les cœurs et les esprits de ses compatriotes.

Vingt-six ans après sa disparition, personne n’a rien oublié de sa dimension de guide exceptionnel, de son exemplarité morale, de sa présence spirituelle, de la profondeur de ses messages et surtout de son statut de sage ultime qui alerte, conseille, impose s’il le faut, pour réconcilier le Sénégal avec lui-même.

Le troisième khalife général des tidianes, d’une bienveillance hors du commun, a été le véritable symbole de la cohésion nationale, le garant du consensus fondamental sans lequel aucun pays ne demeure, ne se construit ou ne se retrouve quand il se perd.

Le secrétaire général du Cadre unitaire de l’islam (CUDIS) voit en lui l’une des “figures intellectuelles et médiatrices de premier plan”, connue pour ses prêches appelant à l’unité nationale et au dialogue inter-confrérique.

Quand on parle de cohésion sociale, Serigne Abdou Aziz Sy “Dabakh” en était le promoteur certifié durant ses 40 années de califat. Il était la sagesse personnifiée, l’ascétisme incarné. Le véridique attesté.

Ses messages et sermons restent encore d’actualité et servent toujours de repère et de rappel aux hommes politiques et à l’humanité en général, en particulier toutes les fois où la cohésion nationale se trouve menacée.

Ce n’est pas pour rien que cet homme de Dieu, considéré comme un “refuge”, est affectueusement attitré “Mame Abdou”, tel le grand-père de tous.

S’il en est ainsi, c’est parce qu’il a toujours pris la parole chaque fois que la pirogue Sénégal a tangué, du fait de crises politiques ou sociales. Il n’en est que plus vivant, plus présent en ces temps de crise et de polarisation.

Ce fut le cas en 1988 par exemple, lorsque la grève des élèves et des étudiants a conduit à une année blanche.

“Dabakh” le véridique n’a pas non plus hésité à “troubler” la conscience des personnes impliquées dans l’assassinat du juge Me Babacar Sèye, le 15 mai 1993.

Dabakh, c’était la “colombe” défiant sans relâche les “faucons” politiques et autres pyromanes de tout acabit.

Cet esprit pacifiste était tellement reconnu par El Hadj Malick Sy dit Maodo, que ce dernier aurait confié un jour :  “Abdou yombana Jubool” (il est facile de s’entendre avec lui).

Mais Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh était aussi un chantre du dialogue inter-confrérique et interreligieux.

En 2024, le Sénégal a célébré le centenaire de sa naissance.

HK/BK