SENEGAL-DEVELOPPEMENT
Sédhiou, 9 juillet (APS) – La région de Sédhiou travaille à accueillir un projet agrosylvopastorale de près de 88 milliards de FCFA (134 millions d’euro), dont l’ambition est de transformer “en profondeur” cette partie du sud du Sénégal à travers des aménagements et des équipements de production agricole, a appris l’APS des initiateurs.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance et ambitionne de faire de cette région un véritable pôle agricole intégré, avait indiqué le ministre de l’Agriculture, Mabouba Diagne, lors de la signature, en janvier dernier, d’un mémorandum d’entente avec Bonifiche Ferraresi International, une société italienne évoluant dans l’agroalimentaire.
Le projet prévoit l’implantation d’infrastructures socio-économiques essentielles, destinées à soutenir le développement local et à renforcer l’autonomie économique des populations de la région, avait-t-il annoncé.
Ce projet d’envergure a été présenté, mardi, lors d’un comité régional de développement (CRD) présidé par le gouverneur de Sédhiou, Diadia Dia.
L’autorité administrative a insisté sur “l’importance stratégique” de ce projet, qui va s’étendre sur une assiette foncière de 10 000 hectares et dont le but est de transformer “en profondeur” le département de Goudomp en matière d’aménagement, de production et d’équipements agricoles.
Selon le gouverneur de la région, le projet, “encore à l’étape des démarches administratives et de l’obtention des autorisations nécessaires, nécessite une forte implication des populations et des acteurs locaux”.
Dans cette perspective, il a recommandé aux initiateurs de prendre l’attache de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire pour les visas de localisation.
Diadia Dia a également exhorté les maires des communes de Kaour et Djibanar concernés par le projet à veiller au “respect des engagements de représentativité”, afin qu’ils soient de “véritables partenaires et co-auteurs du projet”.
Prenant part à ce CRD tenu à Goudomp, Tanor Meïssa Dieng, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, a souligné que cette rencontre avait pour but d’assurer une “diffusion étendue de l’information autour de ce programme d’envergure régionale”.
Il s’est félicité d’une initiative qu’il présente comme un “levier décisif pour le développement simultané de l’agriculture, de l’élevage et des activités agro-sylvo-pastorales, en lien direct avec les objectifs de souveraineté alimentaire du Sénégal”.
“À court terme, le projet ambitionne de réduire significativement le déficit alimentaire régional, tout en favorisant l’autonomie nutritionnelle des populations locales”, a fait savoir Tanor Meïssa Dieng.
Il a aussi mis en exergue l’impact socio-économique du projet qui devrait aider à créer plus de 22 000 emplois et des opportunités indirectes. “Ce qui va contribuer de manière durable à la résorption du chômage et à la dynamisation du tissu économique du département”, a-t-il assuré.
Le maire de Kaour, Seckou Ndiaye, a souligné l’importance d’un “respect rigoureux” des dimensions environnementales, sociales et économiques, “gage d’un développement harmonieux et durable pour les communautés locales”.
Il s’est dit convaincu que les communes concernées connaîtront une “transformation profonde, grâce notamment à l’intégration des villages dans le périmètre foncier du projet, sans déplacement forcé, mais avec accès aux services essentiels tels que la santé, l’éducation et l’habitat”.
Ibou Diallo Sadio, son homologue de Djibanar s’est attardé sur les efforts de sensibilisation et les assemblées populaires tenues en amont, lesquels ont permis de préparer les populations à saisir les nombreuses opportunités qu’offre le programme agrosylvopastoral.
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