SÉNÉGAL-SANTE
Sédhiou, 9 mai (APS) – Un panel stratégique sur la promotion de la planification familiale s’est tenu, jeudi, a Sédhiou (sud), sous l’impulsion du Dr Cheikh Sadibou Sarr, directeur exécutif de l’Agence pour le Développement du Marketing Social (ADMAS), en collaboration avec la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant et les professionnels de la santé.
”Cette rencontre vise à relever les défis liés à la prévalence contraceptive au niveau de la région de Sédhiou, estimée à 18 % en 2023. Le taux de prévalence contraceptive à Sédhiou affiche un retard préoccupant par rapport aux objectifs nationaux”, a déclaré Docteur Cheikh Sadibou Sarr, directeur exécutif de l’Agence pour le Développement du Marketing Social (ADMAS).
Selon lui, le Sénégal vise 46 % d’ici 2028, alors que la région de Sédhiou espère atteindre 34 %, nécessitant une mobilisation accrue de toutes les parties prenantes.
M. Sarr a souligné que les acteurs du panel, parmi lesquels religieux, curés, imams, guides communautaires, associations féminines et autorités sanitaires, ont dressé un constat des défis à surmonter pour améliorer l’accès aux méthodes contraceptives. L’objectif est de lever les obstacles socioculturels, les barrières économiques et les rumeurs persistantes freinant l’adoption de la planification familiale.
Halimatou Diop, représentante de la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant, a souligné la nécessité d’une sensibilisation accrue et d’innovation dans l’approche.
Selon elle, l’enquête démographique de santé (EDS) de 2023 a révélé un taux national de prévalence contraceptive à 25,6 % , bien au-dessus de celui enregistré à Sédhiou (18%).
”Une réduction du besoin non satisfait, actuellement estimé à 19,1 %, est envisagée pour le faire passer en dessous de 10 % d’ici 2028”, a-t-elle ajouté.
Léna Ndao, du Service national de l’éducation et de l’information sanitaire et sociale, a insisté sur le rôle crucial de la planification familiale dans la réduction de la mortalité maternelle.
”L’espacement des naissances, la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et la lutte contre l’infertilité sont des composantes essentielles de cette stratégie”, a exprimé Léna Ndao.
De son côté, Amadou Yerry Camara, Directeur Régional de Santé, a salué l’initiative, rappelant que la planification familiale est un levier essentiel pour la santé publique.
Il a insisté sur l’importance d’une approche holistique mêlant sensibilisation, plaidoyer sanitaire et argumentaire religieux pour toucher toutes les couches de la population.
Le panel a jeté les bases d’une coopération renforcée entre les acteurs locaux afin de garantir une meilleure accessibilité des services de planification familiale, a-t-il dit.
De l’avis du directeur régional de la santé, la communication, la disponibilité des produits et la levée des résistances socioculturelles constituent des axes stratégiques prioritaires pour atteindre les objectifs fixés.
Ce rassemblement marque une étape clé dans la lutte pour une meilleure santé reproductive à Sédhiou, avec des engagements fermes pour une accélération des efforts dans les années à venir, a-t-il conclu.
OB/ADC/OID