Saint-Louis : plaidoyer pour la délocalisation du lycée de Bango
Saint-Louis : plaidoyer pour la délocalisation du lycée de Bango

SENEGAL-EDUCATION

Saint-Louis, 17 avr (APS) – Le proviseur du lycée de Bango (Saint-Louis), Ousseynou Camara, plaide pour la délocalisation de cet établissement scolaire dépourvu d’espace pouvant permettre d’accueillir toutes les infrastructures nécessaires pour sa bonne marche.

Interpellé sur les difficultés de son établissement M. Camara estime que ‘’la solution est de délocaliser le lycée qui n’arrive pas à accueillir toutes les infrastructures nécessaires à sa bonne marche’’.

Les élèves sont obligés de faire l’éducation physique sur un terrain situé à quelques centaines de mètres de l’école, a expliqué le responsable du lycée, notant  qu’ils ”font la navette et perdent des minutes à l’aller comme au retour’’, a-t-il expliqué lors d’un entretien avec l’Agence de presse sénégalaise.

‘’Donc, c’est ça la difficulté mais là aussi, c’est le problème de l’environnement et il n’y a pas d’espace ici qui peut accueillir un lycée où il y a l’ensemble des infrastructures’’, selon le proviseur.

Il pense que ‘’pour avoir un lycée comme ça, il faudrait aller au niveau de l’ancienne piste avec l’aide de l’État ou bien que le camp (militaire Dakar-Bango) puisse nous donner une partie  de son espace et là aussi, c’est toujours l’État”.

Ce qui le pousse à solliciter véritablement une solution ‘’parce que si on va avoir des infrastructures et la possibilité aussi de construire des salles, il faut délocaliser l’école’’.

Pour lui, ‘’il faut délocaliser. Sinon, ce sera toujours le même problème. Ou bien construire en hauteur. Et là, il va falloir reprendre beaucoup de choses pour pouvoir construire en hauteur’’.

Cette solution peut être envisagée mais, prévient-il, les deux principaux bâtiments qui sont là n’ont pas une fondation pour ça et cela demande beaucoup de moyens.

‘’De toute façon, a-t-il souligné, c’est une école qui évolue et on fait la situation régulièrement à la hiérarchie qui est aussi au courant de tout ce qui se passe.’’

Il reconnaît que ‘’les autorités sont au courant. Donc je crois que progressivement aussi, les solutions vont venir. Parce que c’est une école qui grandit’’.

Le proviseur en donne pour preuve l’évolution au niveau budgétaire du lycée qui jusqu’ici avait le budget d’un CEM malgré sa mutation en lycée depuis quelques années.

‘’Jusqu’à cette année-là, on n’avait que le budget du CEM pour fonctionner et c’est récemment que ça vient d’être changé. Cela ne fait même pas un mois et quelques jours’’, a dit M. Camara, ajoutant: ‘’Donc on n’a même pas encore terminé nos engagements pour ça.’’.

Cette situation a causé beaucoup de problèmes à cet établissement qui fait partie du lot des lycées à cycle long avec la même administration de la sixième à la terminale.

Il souligne que le lycée a été officialisé en 2022 ‘’mais a eu ses classes de seconde depuis 2020 et c’est arrivé en terminale qu’il faut nommer un proviseur, un censeur et un intendant’’.

Le lycée de Bango est ainsi confronté à certaines difficultés et a besoin d’être accompagné, a affirmé son proviseur Camara notant que ‘’les locaux n’ont pas connu une évolution malgré le changement de statut’’.

”On a fait une année et le conseil départemental nous a permis d’avoir deux salles avec des tables bancs. C’est ce qui nous a un peu soulagés du point de vue des infrastructures, a-t-dit.

Depuis sa création, les élèves ne partent plus à Saint-Louis, après le BFEM

Auparavant, signale-t-il, ‘’beaucoup d’élèves du second cycle, après le BFEM, partaient à Saint-Louis au niveau des établissements secondaires mais depuis que le lycée a été instauré, certains sont restés et d’autres même sont revenus’’.

Les effectifs ont ainsi connu une hausse en doublant quasiment, selon le proviseur qui indique  que ‘’le lycée maintenant est à la catégorisation 6. (Or, la dernière catégorie, c’est 7. Donc, ça veut dire que c’est maintenant un grand lycée’’.

Le lycée compte 800 élèves avec 16 classes dont quatre tournantes, confie M. Camara obligé de recourir à l’école élémentaire voisine pour abriter certains cours.

‘’C’est assez compliqué parce que ce n’est pas la même situation pédagogique, ce n’est pas la même configuration’’, explique-t-il ajoutant que ‘’là-bas, ils rentrent à 13 heures et on est obligé de revenir chercher des salles.’’

Il y a aussi, déplore-t-il, ‘’un autre problème avec la récréation aussi à 11 heures au moment où nos élèves sont en classe.’’

Pas de problème de professeur ou de surveillant

M. Camara n’oublie pas la vétusté des bâtiments où ‘’on voit déjà le ciel quand on est à l’intérieur’’

Le lycée de Bango, n’a quand même pas de problèmes de professeur ‘’parce que là, la hiérarchie veille à ce qu’il n’y ait pas de difficultés au niveau du personnel’’, a-t-il salué.

‘’On a assez de surveillants et de professeurs.’’ confie le proviseur soulignant que le tableau n’est pas identique partout et il y a quand même des difficultés dans certaines disciplines du point de vue du crédit horaire.

Cependant, il note que ‘’ce ne sont pas des professeurs surchargés même si on aimerait en avoir beaucoup plus mais on sait que ce sont des professeurs qui peuvent bien tenir ces classes-là.’’

Il pointe du doigt un peu les difficultés liées aux congés de maternité à l’image de ce professeur d’une matière scientifique indisponible en pleine année scolaire obligeant son collègue à prendre en charge ses cours.

Le proviseur note malgré ces faits que les résultats n’en souffrent pas trop et selon lui, ‘’au BFEM, Bango affiche 99 pour cent et au baccalauréat 54 pour cent l’année dernière’’.

Du fait de son éloignement avec la ville aussi certains élèves après leur BFEM avaient tendance à exprimer le besoin de continuer dans les lycées de Saint-Louis, dit-il, notant que ce phénomène s’est un peu estompé avec la création d’une classe de S1 en première

‘’Même s’ils ne sont pas nombreux (3 élèves) nous avons tenu à créer une classe S1 constatant que certains pouvaient faire la S1’’, a ajouté M. Camara animé d’une volonté de permettre aux élèves de faire leur vœu de suivre leur ambition en quelque sorte.

‘’Parce que chez certains, si vous leur dites qu’on n’a pas de S1,  ils sont obligés de faire S2 et ne peuvent pas aller à Saint-Louis’’, argumente-t-il.

Il insiste sur la nécessité d’aider les élèves de Bango à suivre leur cursus au sein de leur quartier. Pour cela, il se dit convaincu qu’il faut que le lycée fonctionne comme les autres établissements avec toutes les séries.

Le proviseur salue l’implication des parents d’élèves regroupés en association dans la recherche de solutions aux problèmes de l’école ainsi que de bonnes volontés dont une qui a promis de doter l’établissement en tables-bancs et d’y construire une salle de classe.

AMD/ASB/AKS

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