Rentrée scolaire : les parents d’élèves et le casse-tête des fournitures scolaires
Rentrée scolaire : les parents d’élèves et le casse-tête des fournitures scolaires

SENEGAL-EDUCATION-SOCIAL

Dakar, 8 oct (APS) – La rentrée des classes, effective mercredi sur l’ensemble du territoire national, constitue une ”épreuve redoutable” pour nombre de parents d’élèves dont la bourse ne permet pas de soutenir les dépenses liées aux fournitures scolaires des enfants.

Dans les marchés et librairies de Dakar, l’effervescence des derniers jours a laissé place à un constat largement partagé par les parents d’élèves, concernant ”le coût élevé du matériel scolaire”.

Les cahiers, sacs, livres et uniformes se vendent à des prix jugés trop élevés par les consommateurs.

“Tout est devenu cher. Manuels scolaires, cahiers, rames de papiers. En plus, la quantité est énorme pour des élèves du préscolaire”, déplore Marième, mère de trois élèves, rencontrée à la cité Touba Renaissance de Ouakam, non loin du monument qui porte le même nom.

Un peu plus loin, Awa Diouf, employée dans le secteur informel, confie avoir dû faire des choix en fonction des matériaux prioritaires. “Je n’ai pas pu acheter tous les livres demandés. Je compte attendre la fin du mois pour compléter. Les prix ont connu une flambée incontrôlable”. 

Pour Mamadou Sène, père de deux collégiens, l’inquiétude reste la même.

”Avec les uniformes, les fournitures et les frais d’inscription, on dépasse largement le budget prévu. Même en négociant parfois intensément avec les marchands, c’est difficile de s’en sortir”, relève ce parent.

Fatou Bâ, vendeuse de fruits qua quartier des Mamelles, associe la rentrée des classes au stress.

”Chaque année, on espère que les choses vont aller mieux et que les charges vont diminuer, mais ça va de mal en pis. Les enfants doivent aller à l’école, donc on se débrouille comme on peut”, dit-elle, résignée.

Les commerçants, eux, invoquent plusieurs raisons à la cherté des produits qu’ils vendent, à savoir la hausse des coûts du transport, la fluctuation des devises et les taxes douanières.

”Nous ne faisons que répercuter les prix d’achat. Les marges sont faibles et les clients négocient beaucoup”, explique Abdoulaye Ndiaye, libraire au marché de Ouakam.

Face à cette situation, beaucoup de familles misent sur des stratégies d’adaptation : réutiliser les anciens sacs, acheter progressivement les fournitures ou compter sur des dons que font parfois certaines organisations.

Malgré tout, pour certains, ces efforts ne suffisent pas toujours à alléger le fardeau.

De l’avis de nombreux pères de famille, le soutien accru de l’État est nécessaire notamment par la distribution de kits scolaires subventionnés, la promotion d’une production locale de matériel éducatif ou encore un encadrement sérieux des écoles privées jugées trop autonomes dans leur mode de fonctionnement.

“Une telle politique pourrait contribuer à stabiliser les frais de scolarité et à rendre la rentrée moins éprouvante pour les ménages” estime Charlie, une Gabonaise établie à Dakar.

Selon un bulletin de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) publié dans le cadre de la rentrée 2024-2025, les prix des services liés à l’éducation, notamment dans le préscolaire et le primaire, ont enregistré une hausse notable. Une tendance qui s’étend désormais aux fournitures scolaires, dont la majorité est importée.

KM/ADL/BK