Dakar, 15 jan (APS) – Le barreau du Sénégal « n’est pas toujours mis dans les conditions nécessaires pour exercer pleinement sa mission et garantir une justice de qualité », a déploré, jeudi, à Dakar, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck.

« Nous nous permettons […] de rappeler que le barreau est une institution du service public de la justice, une institution qui n’est pas toujours mise dans les conditions nécessaires pour exercer pleinement sa mission et garantir une justice de qualité », a-t-il déclaré.

Le barreau du Sénégal, en dépit de son « rôle central dans le service public de la justice », fait face à des difficultés financières, a-t-il expliqué lors de la cérémonie de rentrée solennelle des cours et tribunaux, présidée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.

En plus des magistrats et des avocats, des personnalités politiques et des représentants de la société civile ont pris part à cette cérémonie annuelle ayant porté sur le thème : « droit de grève et préservation de l’ordre public ».

Le président de la Cour suprême du Bénin a également assisté à cette cérémonie solennelle, de même que des chefs de missions diplomatiques et consulaires.

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, revenant sur les difficultés auxquelles le barreau se trouve confronté, a évoqué « le non-paiement de la dotation annuelle de 800 millions de francs CFA depuis plusieurs années, ce qui a entraîné un encours de plus de trois milliards ».

Mamadou Seck a néanmoins salué les efforts de l’État pour soutenir la construction d’une école d’avocats, non sans souligner les défis liés au financement de ce projet qu’il juge ambitieux, lequel prévoit la formation de 100 jeunes pour la préparation à l’examen du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA).

En réponse, le chef de l’État a rappelé que l’assistance judiciaire fonctionnait sur la base d’un protocole provisoire signé en 2005. Bassirou Diomaye Faye a annoncé la préparation d’un projet de loi et d’un décret pour formaliser et élargir son application.

Il a insisté sur la nécessité d’étendre l’accès à l’aide juridictionnelle aux victimes, notamment en matière civile, domaine dans lequel les procédures sont plus coûteuses que dans le domaine pénal, a relevé le président de la République.

Il est revenu sur la question de la formation des avocats, rappelant les exigences communautaires de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et invitant le bâtonnier à collaborer avec le ministre de la Justice pour organiser des cours préparatoires au CAPA.

Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son engagement à réformer et moderniser le système judiciaire, tout en saluant les efforts des acteurs judiciaires pour renforcer l’État de droit et la cohésion nationale.

AN/BK/ASG

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