De l’envoyé spécial de l’APS : Serigne Mbaye Dramé

Rabat, 12 fév (APS) – La deuxième édition du Forum international Avenir-Territoires (FIATERR) s’ouvre ce mardi, à Rabat, au Maroc, en vue de débattre des “nombreux défis” auxquels les collectivités territoriales africaines sont confrontées pour leur trouver “des solutions réalistes”, a appris l’APS des organisateurs.

La première édition du FIATERR, qui se veut une “plateforme de réflexion et d’échange d’expérience”, s’était tenue à Versailles (Paris), en 2022, à l’initiative de l’Association des régions du Maroc, de l’université africaine des sciences et technologies (Dakar) et de l’université internationale de Rabat, 

Le Forum international Avenir-Territoires va rassembler pendant deux jours les principaux acteurs impliqués dans les problématiques de développement économique et social des territoires, pour “débattre des enjeux, et proposer des solutions réalistes pour les nombreux défis auxquels la plupart des collectivités territoriales africaines sont actuellement confrontées”, renseigne-t-on.

Outre des experts en fiscalité, en décentralisation et des universitaires, des association d’élus locaux du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, et du Maroc prennent part à ce forum, de même que des organismes intervenant dans le développement des territoires et la coopération décentralisée, notamment des Caisses de dépôts et de consignation.

Après l’édition de 2022, qui avait mis l’accent sur “la digitalisation des territoires”, la rencontre de cette année sera axée sur le thème du “Financement du développement territorial”, peut-on lire dans un document des organisateurs consulté par l’APS.

La même source note également que lors de ce forum, le financement du développement territorial sera revisité dans la perspective d’un “accès plus direct et plus important des collectivités territoriales et des acteurs territoriaux aux financements nationaux publics (transferts de l’Etat, fiscalité locale), aux financements internationaux (banques de développement, partenaires multilatéraux et bilatéraux), aux financements innovants (financements verts…) et aux ressources de la coopération décentralisée”.

Le texte souligne également l’ambition des participants de matérialiser le lancement d’une initiative visant à créer un “mécanisme africain pour le développement des territoires”.

Il note que l’absence d’organismes dédiés au financement des collectivités territoriales en Afrique sub-saharienne “démontre et justifie toute la pertinence et l’urgence de mettre en place un nouveau véhicule juridique et institutionnel organisé sous forme de banque des territoires qui proposerait, à l’échelle sous-régionale ou régionale, des solutions de financement plus appropriées aux besoins et au profil des collectivités territoriales”.

Se départir des stéréotypes classiques fondés sur les subventions de l’Etat  

En prélude à ce forum, une formation destinée à des élus locaux africains sur le thème du “financement territorial” s’est tenue ce lundi à l’université internationale de Rabat, en présence de la présidente de l’Association des régions du Maroc, Mbarka Bouaida, et du président du FIATERR, Aliou Sall, également fondateur de l’université africaine des sciences et technologies.

Ce dernier a magnifié “l’expérience du Maroc dans le financement de projets territoriaux”.

Il s’est aussi félicité de la contribution de l’Association des régions du Maroc (ARM) qui, dit-il, a manifesté beaucoup d’intérêt à cette idée, allant dans le sens d’un “partenariat fécond” entre acteurs territoriaux du royaume chérifien et des pays de l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest africaine.

Hassan El Arafi, l’un des animateurs de la session de formation, par ailleurs enseignant à l’université Mouhamed V de Rabat, a notamment invité les collectivités locales à “se départir des stéréotypes classiques” qui font que ces dernières ont toujours tendance à tout attendre des subventions de l’État.

Les élus territoriaux doivent penser à leur “autonomie financière en créant de la richesse et de la valeur ajoutée”, dit-il. Pour arriver à cela, ajoute-t-il, il faut un “diagnostic financier” devant permettre à la collectivité de “cibler ses projets en matière de ses capacités financières”.

L’universitaire a par ailleurs recommandé de partir de la connaissance des ressources (fiscales ou matrimoniales) dont dispose d’abord la collectivité territoriale.

Selon lui, cette démarche implique que les élus territoriaux se posent un certain nombre de questions, comme celui de savoir si un projet donné relève des compétences (propres ou partagées) de la collectivité territoriale.

La collectivité territoriale doit également se demander si le projet s’inscrit dans “ses stratégies de développement, qui sont en quelque sorte un contrat social et politique entre l’élu et sa population”.

El Arafi a aussi appelé les acteurs locaux à s’interroger sur les questions techniques et juridiques, ainsi que la capacité financière de la collectivité avant de s’engager dans tout projet.

Il a aussi rappelé l’importance de rendre “accessible” les informations aux citoyens. “Ce qui serait une source de motivation et de régulation”, a-t-il martelé en citant des pays très avancés dans ce domaine comme le Canada.

Le formateur a enfin invité les élus territoriaux à miser sur la “délégation de pouvoir” afin d’éviter que tout le travail se trouve centralisé entre les mains d’une même personne, ce qui peut créer des lenteurs dans l’exécution des projets.

SMD/BK

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