Près de 40 % des enfants de 6 à 16 ans hors du système scolaire en 2022
Près de 40 % des enfants de 6 à 16 ans hors du système scolaire en 2022

SENEGAL-EDUCATION-RAPPORT

Dakar, 4 juin (APS) – En 2022, près de 1,86 million d’enfants sénégalais âgés de 6 à 16 ans, soit 37,8 % de cette tranche d’âge, étaient hors du système scolaire, selon une étude présentée mercredi à Dakar.

Ce phénomène touche davantage les garçons que les filles et se concentre particulièrement dans les zones rurales, où près de la moitié des enfants (49,8 %) ne sont pas scolarisés, a indiqué Guillaume Husson, chef du secteur éducation au bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest.

Les régions de Kaffrine, Diourbel, Louga, Matam et Kaolack figurent parmi les plus affectées par ce désengagement scolaire, selon le Rapport d’État du système éducatif national (RESEN), document de référence qui dresse un état des lieux détaillé du secteur éducatif.

‘’L’analyse sectorielle de type RESEN est bien plus qu’un simple document technique puisque le rapport reflète la réalité éducative du pays, appuyée sur des données fiables, des analyses approfondies et une démarche participative, a expliqué M. Husson

”Elle offre une vue d’ensemble complète des performances du système, des allocations des ressources de l’éducation, des dynamiques d’accès, de la qualité et des résultats d’apprentissage”, a-t-il ajouté.

Il a souligné qu’entre 2012 et 2022, le Sénégal a enregistré une progression notable des effectifs dans tous les cycles éducatifs, notamment dans le préscolaire, l’enseignement secondaire général et la formation professionnelle. Le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur a même plus que doublé, selon lui.

Cependant, cette croissance reste en deçà des besoins, a-t-il déploré arguant que ”malgré l’élargissement de l’accès à l’éducation, une part importante des élèves n’atteint toujours pas les compétences minimales attendues”.

Il a aussi mis en exergue les inégalités persistantes, notamment pour les enfants en situation de handicap, confrontés à de multiples barrières structurelles et sociales.

Sur le plan budgétaire, l’expert a précisé que l’éducation reste un secteur prioritaire, représentant en moyenne 19,3 % des dépenses publiques au cours de la dernière décennie. Néanmoins, il a noté que la progression des dépenses éducatives n’a pas suivi celle des dépenses globales de l’État.

L’atelier de présentation a aussi été l’occasion de dévoiler les résultats du rapport intitulé « Le prix de l’inaction », produit conjointement par l’UNESCO, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Secrétariat du Commonwealth.

”Cette étude vise à évaluer les coûts privés, fiscaux et sociaux des enfants et des jeunes en rupture d’apprentissage. Comme vous le savez, les enfants non scolarisés et ceux qui n’acquièrent pas les compétences de base génèrent des coûts tant monétaires que non monétaires”, a-t-il expliqué.

Selon les estimations, si rien n’est fait, les coûts fiscaux et sociaux liés à l’insuffisance des compétences de base atteindront 5 milliards de dollars d’ici 2030, soit l’équivalent de 17 % du PIB national.

À cela s’ajoutent des ‘’coûts non monétaires’’ élevés, comme ‘’la hausse des grossesses précoces, des violences, des homicides’’, ainsi que le nombre croissant de ‘’jeunes sans emploi ni formation’’, a-t-il dit.

AFD/HK/ADL/MK/

 

 

 

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