Dakar, 10 fev (APS) – La polyarthrite rhumatoïde touche surtout les femmes en âge de procréer, indique la rhumatologue Dr Coumba Diouf, évoquant une pathologie inflammatoire sévère qui touche les articulations.

 »Ce sont les femmes en âge de procréer qui sont les plus touchées », a dit à l’APS le Dr Diouf, rhumatologue et chef du service de médecine interne de l’hôpital régional de Fatick.

Si la prise en charge médicale des malades est souvent assurée par le rhumatologue,  »il  arrive parfois qu’elle soit pluridisciplinaire, faisant ainsi intervenir l’orthopédiste, le pneumologue, le cardiologue, le néphrologue, entre autres », fait-elle remarquer.

Elle a rappelé que la polyarthrite rhumatoïde est une pathologie inflammatoire sévère qui affecte les articulations.

 »Elle se manifeste par des signes cliniques parmi lesquels une polyarthrite chronique, périphérique, bilatérale symétrique, poly synoviale avec parfois des déformations et des ankylosantes », explique la rhumatologue.

A cela s’ajoutent  »des manifestations articulaires fréquentes. Mais, en résumé, tous les organes – les poumons, le cœur, les reins, la peau, etc.- peuvent être atteints », relève-t-elle

Selon le docteur Diouf, la polyarthrite rhumatoïde se manifeste également par des signes para cliniques.  »Il s’agit, entre autres, de syndrome inflammatoire biologique non spécifique, de signes de destruction osseuse à l’imagerie et de la positivité des auto-anticorps », précise-t-elle.

Elle indique que l’étiologie exacte est inconnue.  »Cependant, il y a des facteurs étiologiques qui ont été décrits, regroupant les facteurs génétiques (gènes du système HLA) et environnementaux (infections, hormones) », déclare-t-elle.

La rhumatologue précise, par ailleurs, que  »la guérison de cette maladie ne se produit pas comme si on traite une infection bactérienne ou parasitaire ».  »Cependant, on peut mettre en rémission la maladie et éviter qu’elle évolue vers des complications », rassure-t-elle.

Trois cent vingt malades reçus chaque mois à l’hôpital régional de Fatick

De l’avis de la spécialiste, cette pathologie peut  »engager le pronostic fonctionnel du patient avec des déformations articulaires handicapantes. Le pronostic vital peut-être atteint également, s’il y a une atteinte viscérale ».

Le manque criant de spécialistes constitue l’un des principaux maux auxquels sont confrontés les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde. De plus,  »il n’y a pas de programme dédié malgré la complexité de la maladie », se désole Dr Diouf.

 »Il n’y a pas assez de spécialistes pour prendre en charge la maladie, parce qu’il n’y a que deux régions qui sont officiellement servies en spécialistes au Sénégal, à savoir Dakar et Fatick », affirme-t-elle.

A l’hôpital régional de Fatick,  »320 malades sont reçus en consultation pour motif de polyarthrite rhumatoïde, une auto-immune dont les données officielles ne sont pas encore connues du grand public pour mesurer l’ampleur de cette pathologie », renseigne la rhumatologue.

 »A ma connaissance, il n’y pas encore une étude qui a évalué la fréquence de la polyarthrite rhumatoïde au Sénégal. Cependant, des études sur la polyarthrite rhumatoïde ont été effectuées dans certains services de rhumatologie à Dakar », souligne le chef du service de médecine interne de l’hôpital régional de Fatick.

NSS/SKS/HB/OID/ASG

Dans la même rubrique
Charger plus dans Dépêches

Voir aussi...

SENEGAL-COMMERCE / Saint-Louis : les marchands-tabliers veulent un site de recasement avant tout déguerpissement

Saint-Louis, 12 fév (APS) – Les marchands-tabliers de Saint-Louis invitent les autor…