Dakar, 27 déc (APS) – Le Premier ministre a promis, en faisant sa déclaration de politique générale devant les députés, vendredi, à Dakar, d’opérer ‘’un changement profond de paradigme’’ dans les politiques publiques, sur la base de ‘’sept ruptures majeures’’. ‘’Un changement profond de paradigme dans les politiques publiques s’impose, aussi bien dans le contenu que dans la méthode. Dans ce cadre, notre gouvernement a opté pour sept ruptures majeures’’, a annoncé M. Sonko. Ces ruptures ont déjà produit ‘’des avancées concrètes et des réalisations tangibles’’, de la prise de fonctions du gouvernement en avril à ce jour, selon le Premier ministre. L’une d’entre elles va consister à faire en sorte qu’il y ait ‘’une logique’’ entre les dépenses publiques et leurs résultats. Le plus important ‘’n’est pas de dépenser des milliards, c’est de bien dépenser pour changer, dans les faits et pour le mieux, la vie de chaque Sénégalais’’, a expliqué le chef du gouvernement. ‘’Le retour de l’ambition’’ est l’une des ruptures énoncées par le Premier ministre. ‘’Nous sommes capables de nous développer, et nous ne le ferons que par nous-mêmes’’, a-t-il dit pour l’expliquer. ‘’Nous devons […] inculquer à nos enfants une culture de fierté et d’ambition. Nous devons en outre sortir de la défiance mutuelle et voir l’avenir en confiance’’, a poursuivi le chef du gouvernement. ‘’Faire reculer le centralisme au profit de la gestion de proximité’’ Le Premier ministre considère également comme une rupture le ‘’passage d’une logique d’urgences et de saupoudrage à court terme à une logique de vision et de planification à long terme’’. Autrement dit, ‘’si nous voulons être développés dans une à deux générations, c’est maintenant qu’il faut définir ce que nous voulons devenir, et commencer pas-à-pas, mandat après mandat, à poser les briques successives vers ce Sénégal de demain’’, a expliqué Ousmane Sonko, promettant : ‘’Notre gouvernement communiquera de façon honnête, transparente et responsable avec les citoyens.’’ M. Sonko souhaite vouloir donner au programme de développement national du pays une ‘’dimension ‘diaïste’’’, du nom de Mamadou Dia (1911-2009), son premier chef de gouvernement lorsque le Sénégal est devenu un État souverain, homme politique réputé pour sa droiture, que l’actuel Premier ministre prend pour sa référence. L’une des sept ruptures promises par le gouvernement va consister à passer d’‘’une logique de gestion partisane à une logique de participation citoyenne’’. ‘’Nous ne voulons plus d’un pays où les richesses sont accaparées par un clan. Nous voulons au contraire un Sénégal où les ressources du pays sont gérées au profit de tous, où le mérite est plus important que l’appartenance familiale, ethnique ou politique’’, affirme Ousmane Sonko. ‘’La cinquième rupture consacre le passage d’une gestion centralisée à outrance à une logique de gestion déconcentrée [ou] territorialisée. En effet, notre ambition pour le Sénégal ne pourra être réalisée sans une gestion plus proche des territoires’’, a-t-il poursuivi. Pour ce faire, il faut ‘’faire reculer le centralisme au profit de la gestion de proximité’’. ‘’Bannir la logique d’accaparement au bénéfice d’une minorité’’ ‘’Notre action sera […] de procéder à de profondes réformes en matière de décentralisation, de fiscalité et de gestion budgétaire entre autres, afin de libérer le potentiel de nos terroirs’’, a promis le Premier ministre.‘’Au sein de ces pôles, a-t-il expliqué, les villes-épicentres seront au cœur de la nouvelle stratégie ; elles bénéficieront d’investissements conséquents en matière d’eau et d’assainissement, d’électrification, de gestion des déchets, d’infrastructures de transport et numérique…’’ Le Premier ministre s’engage, avec le gouvernement, à ‘’bannir la logique d’accaparement au bénéfice d’une minorité’’ et privilégier la ‘’logique d’équité et de justice’’. ‘’La reddition des comptes, puisque c’est de cela qu’il s’agit, ne doit plus être perçue comme une exception aux règles de gestion de la chose publique, mais plutôt un principe de transparence et une exigence de gouvernance’’, a-t-il expliqué. ‘’Le passage d’une administration bureaucratique à une administration moderne et performante’’ est, enfin, l’une des sept ruptures. ‘’L’administration doit être le fer de lance de la conduite du changement auquel nous invite le chef de l’État. Elle sera plus attentive et orientée vers la satisfaction de l’usager. Le clientélisme y sera aboli’’, a promis Ousmane Sonko. Il assure que ‘’la corruption et la concussion seront combattues sans faiblesse’’. MFD/ESF
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