SENEGAL-ECONOMIE
Dakar, 31 juil (APS) – Le Premier ministre, Ousmane Sonko, présentera, vendredi 1er août, le plan de redressement économique et social adopté par le gouvernement lors d’un Conseil des ministres et baptisé ‘’Jubbanti Koom’’.
Le chef du gouvernement a annoncé ce plan lors de l’installation du conseil national de Pastef, le parti au pouvoir, le 10 juillet dernier.
‘’Je présenterai, dans les jours à venir, un plan de redressement’’, avait-il déclaré.
Le redressement annoncé concerne à la fois l’économie nationale, les finances et le budget en même temps, a précisé le Premier ministre.
Lors du Conseil des ministres du 23 juillet dernier, le chef du gouvernement a dit que l’idée d’élaborer et de mettre en œuvre ce plan découle d’une situation ‘’alarmante’’ de l’économie sénégalaise, dont ont hérité, selon lui, les dirigeants actuels du pays.
‘’Le Premier ministre, après avoir rappelé les constats alarmants du rapport d’audit des finances publiques par la Cour des comptes, a annoncé au Conseil le plan gouvernemental de redressement économique de notre pays, qui sera présenté au public et aux partenaires, à travers un agenda qui sera communiqué ultérieurement’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres du 23 juillet.
‘’Chers compatriotes, le temps du redressement est venu. Face à la situation économique héritée, nous faisons le choix de l’action et des solutions’’, a écrit Ousmane Sonko sur sa page Facebook, lundi dernier.
Accélérer le rythme, lever les blocages
Si on ignore encore le contenu du plan de redressement envisagé, on peut tout de même espérer que ce ‘’tableau de bord’’ sera utilisé pour donner plus de rythme et de vigueur aux projets et programmes de l’État.
‘’Dans les semaines et mois à venir, les choses vont s’accélérer’’, a promis le Premier ministre, devant les militants et responsables de Pastef, le 10 juillet.
Il a dit avoir relevé des blocages dans la gestion de l’État, ce qui, selon lui, est à l’origine de la réunion gouvernementale du 14 juillet 2025. Cette rencontre a été consacrée au pilotage du programme Sénégal 2050, qui a été lancé en octobre 2024.
‘’Je vais être clair : nous entrons dans une phase où chaque blocage aura un responsable identifié, chaque projet un échéancier précis, et chaque ministre une feuille de route claire, suivie et évaluée’’, avait-il déclaré, s’adressant aux membres du gouvernement.
‘’La parole de l’État engage’’, avait ajouté Ousmane Sonko, estimant qu’‘’il faut la traduire en actes, avec méthode, exigence et efficacité’’.
M. Sonko avait réitéré sa volonté de faire preuve de responsabilité et de célérité dans le traitement des dossiers, trois jours plus tard, lors du Conseil des ministres du 17 juillet.
Il avait invité les membres du gouvernement à ‘’soumettre un rapport de suivi trimestriel faisant état de l’avancement des actions engagées, des résultats obtenus et, le cas échéant, des difficultés rencontrées’’.
La mobilisation du peuple, pour une appropriation du plan
Le gouvernement entend déployer les moyens nécessaires pour que les Sénégalais puissent s’approprier ce plan de redressement basé sur le programme Sénégal 2050, le ‘’référentiel des politiques publiques’’.
‘’Après la présentation du plan de redressement, nous allons appeler à une forte mobilisation […] pour montrer au monde entier que nous savons où nous voulons aller, et que le peuple sénégalais est derrière son gouvernement et son président de la République pour leur réussite’’, avait dit Ousmane Sonko, le 10 juillet.
Ce plan est annoncé dans un contexte économique difficile pour le Sénégal.
Dans son ‘’Rapport définitif sur la situation des finances publiques –Gestions de 2019 à mars 2024’’, la Cour des comptes a révélé une ‘’dette cachée’’ du Sénégal et la publication de données ‘’erronées’’ par les ex-dirigeants du pays.
Le Fonds monétaire international, l’un des principaux partenaires économiques du pays, a déclaré qu’il y avait une ‘’dette cachée’’ d’environ 4 000 milliards de francs CFA.
Le déficit budgétaire, recalculé, s’élevait à 12,3 % en 2023.
La dette publique était de 99,67 % du PIB au 31 décembre 2023, selon la Cour des comptes. La banque britannique Barclays estime qu’elle était de 119 % du PIB en 2024.
Cette situation s’est traduite par la dégringolade de la note financière du Sénégal. L’agence de notation Standard & Poor’s l’a rabaissée à B-, avec ‘’une perspective négative’’.
Selon le ministère des Finances et Budget, le recours au marché financier domestique, pour le dernier appel public à l’épargne, vise à ‘’soutenir les efforts du gouvernement pour le redressement des finances publiques et la relance de l’économie’’.
HK/ASG/ESF