Plaidoyer pour un meilleur accès de l’industrie pharmaceutique locale à la commande publique
Plaidoyer pour un meilleur accès de l’industrie pharmaceutique locale à la commande publique

SENEGAL-SANTE

Dakar, 19 nov (APS) – Les pouvoirs publics sénégalais doivent “créer les conditions d’un dialogue franc” entre industriels et acheteurs publics pour que l’industrie pharmaceutique locale puisse atteindre l’objectif de couvrir 30% des besoins du pays d’ici 2030, a indiqué docteur Mor Diagne, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.

Il présidait un atelier de facilitation et de co-construction pour accroitre l’accès des industries pharmaceutiques du Sénégal à la commande publique, une rencontre organisée par l’Unité de gestion du Projet de développement de l’industrie pharmaceutique locale.

“Cette rencontre vise précisément à créer les conditions d’un dialogue franc, constructif et opérationnel entre industriels et acheteurs publics, afin de mieux comprendre les contraintes et les opportunités de part et d’autre, bâtir une feuille de route commune avec des actions concrètes à court, moyen et long terme”, a-t-il déclaré.

Les objectifs assignés à l’industrie pharmaceutique locale ne pourront être atteints que “si nous parvenons à lever ensemble les obstacles qui freinent l’accès des industriels sénégalais au marché public”, a souligné docteur Diagne.

Il fait observer que ces industriels couvrent actuellement “moins de 10% des besoins du pays alors que l’objectif décliné est de 30% d’ici 2030, donc d’ici 4 à 5 ans”.

“On ne parle plus maintenant de développement de l’industrie mais plutôt de relance, afin qu’on puisse couvrir 50% des besoins nationaux d’ici 2035”, a ajouté le conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.

”La commande publique, en plus des institutions fiscales, représente aujourd’hui un levier stratégique puissant pour stimuler notre industrie pharmaceutique locale en orientant une partie significative des achats vers les produits +made in Sénégal+”, a-t-il expliqué.

Le professeur Yérim Mbagnick Diop, coordonnateur de l’Unité de gestion du Projet de développement de l’industrie pharmaceutique locale, a signalé, de son côté, que des mesures avaient été prises par le ministère de la Santé, dans la perspective d’améliorer l’accès au marché des producteurs nationaux.

La première est une “mesure de corrélation pour l’accès au marché privé sur demande des industriels. C’est ce qu’on appelle à l’UGP la corrélation passive. Le gouvernement travaille également sur une liste de médicaments souverains qu’on va soumettre à l’appréciation et à la validation des industriels”, a-t-il dit.

Pour le pharmacien, l’État va ensuite entériner sa décision de ne plus importer ces médicaments souverains et de les produire localement d’ici 2035.

“C’est ce qu’on appelle une corrélation active. Cela va concerner aussi bien le marché public que le marché privé”, a précisé Yérim Mbagnick Diop.

“C’est une mesure souveraine que l’État a prise sur une liste prioritaire de médicaments qu’on ne va plus importer d’ici 2035. L’autre partie, c’est le marché public”, en l’occurrence les modifications apportées au Code des marchés publics, a-t-il poursuivi.

Cette rencontre a réuni les industriels du secteur pharmaceutique, la demande (les acheteurs publics, DCMP) et le régulateur (ARCOP), afin d’identifier les blocages et de coconstruire des solutions pratiques pour une meilleure insertion des produits pharmaceutiques locaux dans les circuits d’achat public.

SKS/ADL/BK/HK