Dakar, 5 fév (APS) – Le Médiateur de la République, Demba Kandji, a souligné, mercredi, la nécessité pour le Sénégal de se doter d’un Code des droits des enfants afin de mieux garantir leur protection et d’assurer le respect et la promotion de leurs droits.

‘’Une meilleure prise en charge des droits de l’enfant passe indéniablement par l’adoption d’un Code spécifique. Ce cadre juridique est essentiel pour garantir la protection, le respect et la promotion des droits de l’enfant dans notre société’’, a-t-il déclaré.

Le Médiateur de la République s’exprimait ainsi lors d’un atelier d’échanges sur la prise en charge des enfants à besoins spéciaux, qu’il a organisé en partenariat avec le Représentant régional du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

Cette rencontre qui se déroule sur deux jours ‘’permet de réfléchir sur les mesures à adopter pour offrir aux enfants un cadre de vie digne et sécurisé’’, a indiqué Demba Kandji, estimant que ‘’l’adoption d’un Code des droits de l’enfant est une étape cruciale pour [leur] garantir un avenir meilleur’’.

Selon lui, ce texte spécifique permettrait de lever les contraintes à l’épanouissement des enfants de la rue souvent exposés à la violence, à l’exploitation et à la négligence, des enfants vivant avec un handicap lourd comme la trisomie et l’autisme et qui font face à des obstacles qui entravent leur accès à l’éducation.

Or, a signalé le Médiateur de la République, son ‘’adoption tarde à se concrétiser’’, du fait d’‘’obstacles culturels’’, c’est-à-dire de ‘’croyances et pratiques traditionnelles qui peuvent entrer en conflit avec les principes des droits de l’enfant’’.

Le Sénégal, mauvais élève de la sous-région

Les pesanteurs sociales, telles que la pauvreté, l’inégalité des sexes et le manque d’accès à l’éducation, constituent également des freins à la mise sur pied d’un Code spécifique à la protection des droits des enfants, a ajouté Demba Kandji.

Présente à l’ouverture de l’atelier d’échanges, Aminata Kébé, responsable des droits de l’homme au Bureau régional des droits de l’homme des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest rappelé que le Sénégal a fait partie des pays de la région qui ne disposent pas de Code de l’enfant.

Mme Aminata Kébé, responsable des droits de l’homme au Bureau régional des droits de l’homme des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest

‘’Parce que tous les pays autour ont des Codes de l’enfant sauf le Sénégal. Et à chaque fois que le pays soumet des rapports au Conseil des droits de l’homme, ce sont les mêmes recommandations sur l’établissement d’un Code de l’enfant qui reviennent et il y a toujours un blocage’’, a-t-elle fait savoir.

Elle a ainsi appelé à une ‘’internalisation’’ des conventions internationales signées par le Sénégal, qui pourrait favoriser l’adoption d’un Code sur les droits de l’enfant.

‘’Même si on ratifie des conventions au niveau international qu’on n’internalise pas, il sera difficile pour un juge ou un avocat d’invoquer une loi qui n’est pas dans sa législation interne’’, a fait remarquer Aminata Kébé.

La responsable des droits de l’homme au Bureau régional des droits de l’homme des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest a, en ce sens, recommandé l’adoption d’un code qui sera ‘’conforme aux conventions internationales signées et ratifiées par le Sénégal’’.

KM/ABB/OID

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