Paroisse des Martyrs de l’Ouganda de Matam : une église de développement et de bon voisinage
Paroisse des Martyrs de l’Ouganda de Matam : une église de développement et de bon voisinage

SENEGAL-SOCIETE-RELIGION

Matam, 21 avr (APS) – A Matam, la Paroisse des Martyrs de l’Ouganda construite il y a plus de 50 ans accueille des fidèles chrétiens qui sont en mission dans la région. Elle est active dans la promotion du ‘’bon voisinage’’, en plus des aspects religieux dans le développement, l’entraide.

La petite ruelle qui passe devant la Paroisse des Martyrs de l’Ouganda de Matam est bien occupée en cette matinée de dimanche. Sur le trottoir, sont garés des véhicules. L’endroit est aussi devenue un lieu de commerce. A l’intérieur de l’Eglise, les fidèles viennent de terminer la messe. Dans la cour, ils sont des dizaines à s’assoir un peu partout. Les femmes s’activent déjà dans la cuisine, alors les plus jeunes courent de gauche à droite. Les hommes, quant à eux sont aussi sous une tente en train de discuter.

En cette matinée chaleureuse et très poussiéreuse, le Curé Etienne Toussaint Tavarez n’a pas de temps à perdre. Il est sollicité par tout le monde. Une dame lui fait savoir qu’une prise sur laquelle elle avait branché une machine ne marche pas. Il lui demande de la brancher ailleurs. Dans son bureau, il se rend compte qu’il y a coupure d’électricité comme il en a eu presque toute la journée entre Matam et Ourossogui.

Implantée dans le quartier de Tantadji, non loin de l’école  Hamédine-Bocar-Kane de Matam, la paroisse existe, selon le Curé depuis plus de 50 ans. “Elle est fréquentée par des chrétiens, qui ne sont pas des autochtones, mais des gens qui sont en mission dans ces terres du Fouta”, a dit le religieux.

Dans l’assistance, on reconnaît des agents travaillant dans des ONG, des enseignants, des agents de santé et autres. Selon lui, en dehors du Culte, la communauté chrétienne œuvre pour le développement local du Fouta avec le Caritas, le tout dans la cohabitation avec les musulmans.

“Nous sommes ici au cœur du Fouta, une terre marquée par l’Islam. Pour la plupart du temps, nous entretenons de bonnes relations avec les autorités religieuses locales. Nous vivons aussi le bon voisinage”, a expliqué le religieux.

Messages pour Pâques

La présence de musulmans habitant la ville prouve ce bon voisinage. Plus connu sous le pseudonyme de Samba Ndar, cet adulte vient apporter son aide aux femmes qui s’activent dans la préparation des repas en ce dimanche de fête.

Le Curé Etienne Toussaint Tavarez explique que comme chaque dimanche, jour de messe, les fidèles prolongent la journée pour ‘’fraterniser, vivre la joie et prolonger l’eucharistie dans la fraternité, la joie et la paix’’.

L’Abbé Etienne comme il est communément appelé considère le site religieux comme étant aujourd’hui étroit, car ‘’conçu à initialement pour un petit nombre’’. ‘’L’une de nos principale activité cette année est la recherche de fonds pour pouvoir accueillir tous les chrétiens dans une église digne de ce nom. Cela nous permettra de prier dans la quiétude et dans la paix’’, espère-t-il.

Dans son message pour Pâques, il a invité les chrétiens  établis dans la région à faire de sorte que le bien puisse ‘’prendre le dessus sur le mal par les œuvres et les actes’’. Il a aussi souhaité que ceux qui sont dans le domaine de la santé puisse opérer dans la paix et la quiétude pour que chacun puisse retrouver la santé.

‘’Que ceux qui sont dans l’enseignement puise travailler dans la paix  afin que la science puisse être acquise. Ceux qui travaillent dans les ONG, dans les organismes de développement œuvrent pour que la misère s’éloignent sur ces terres du Fouta’’, a-t-il lancé.

De son côté, le Docteur Moise Babacar Ndiaye, professeur de philosophie au lycée Fadel Kane de Matam estime que la cohabitation entre les deux communautés est très bonne, précisant que ‘’les gens se fréquentent et s’entraident’’. ”L’essentiel”, pour Dr Ndiaye, par ailleurs président de l’Association des jeunes catholiques de la Paroisse de Matam, ”c’est le respect de l’humain qui est mis au centre”.

”En dehors de la Paroisse, nous organisons des activités culturelles pour fraterniser avec tout le monde. Ce sont des moments qui permettent de communier et de faire vivre la cohabitation et de manifester de manière plus concrète le vivre ensemble’’, a soutenu le professeur de philosophie affecté à Matam depuis 2019.

Les jeunes catholiques de la région viennent en aide aux élèves démunis en leur dispensant des cours de renforcement, selon Moise Babacar Ndiaye.

AT/ADC

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use