SENEGAL-LITTERATURE-CINEMA
Dakar, 12 juil (APS) – Le journaliste et critique de cinéma, Aboubacar Demba Cissokho, a livré le récit de son compagnonnage de vingt ans avec le Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou, dans un un livre intitulé ‘’Fespaco, par-delà les écrans’’, présenté vendredi à Dakar devant un nombreux public, a constaté l’APS.
Dans son ouvrage, le journaliste de l’Agence de presse sénégalaise évoque son lien avec ce rendez-vous biennale à travers des faits historiques, des anecdotes, des interrogations sur l’identité et la vocation militante du Fespaco, une biennale qui porte depuis plus de 50 ans les aspirations des cinéphiles africains, des acteurs du monde de la culture.
Il raconte une à une les éditions vécues dans la ferveur de Ouagadougou et les ambiances du Fespaco.
Abdoubacar Demba Cissokho, envoyé pour la première fois en 2003 pour couvrir le Fespaco organisé tous les deux ans au Burkina Faso, ‘va au-delà des écrans pour raconter cette ville de Ouagadougou et la dimension sociale et militante de ce rendez-vous. Le livre résume ses vingt années de participation à travers des comptes rendus, de rencontres, des interviews, des portraits, les activités autour des restaurants, du transport, de la vie sociale, de l’animation de la ville, etc.
La raison de l’écriture de cet ouvrage, selon l’auteur, s’inscrit dans un souci de raconter nos propres histoires.
‘’Ce qui m’a motivé est très simple, c’est qu’il faut que nous-mêmes nous apprenions à raconter nos histoires, à porter un discours sur la production artistique, sur notre culture, sur les événements qui sont les lieux d’expression de cette culture-là, de ces arts’’, explique-t-il.
Le livre de plus de 230 pages, permet à l’auteur de remettre dans son contexte tout ce que qu’il a écrit sur le Fespaco de 2003 à 2023, mais aussi son expérience personnelle de reporter à membre de jury dans ce festival des cinémas d’Afrique.
‘’Entre le jury, les contestations, la dimension politique, sociale, culturelle, etc., il m’a semblé utile et important, en tant que journaliste qui fréquente le Fespaco depuis une vingtaine d’années de mettre à la disposition du public un document écrit avec modestie, avec humilité, par un journaliste du continent qui a un lien avec ce festival’’, insiste-t-il.
Il estime important de ”porter nos récits et de dire les choses par nous-mêmes et à nous tendre nos miroirs nous-mêmes”.
Le livre segmenté par les différentes affiches des éditions du Fespaco tisse des liens entre des évènements, des personnes, selon le professeur Ibrahima Wane qui qualifie l’auteur d’un ‘’tisserand des textes’’.
‘’C’est un excellent document d’archives, fait de rétrospective des vingt ans de couverture du Fespaco. (…) Faire l’histoire du Fespaco, c’est faire l’histoire du plus grand évènement cinématographique africain et faire l’histoire du cinéma africain. Car le Fespaco est un baromètre’’, a analysé M. Wane insistant sur le style d’écriture de l’auteur qui varie sur différents genres journalistiques.
‘’Il est impressionnant de voir comment il a tissé tous ces textes, au fil des ans, comment on retrouve différents textes qui nous replongent dans l’ambiance des autres éditions’’, dit-il.
FKS/AKS/SKS