SENEGAL-AFRIQUE-ECONOMIE
Dakar, 7 oct (APS) – Le Premier ministre, Ousmane Sonko, appelle à la construction d’un modèle africain de développement fondé notamment sur la bonne gouvernance et l’ancrage culturel.
Ousmane Sonko s’exprimait lors d’un panel portant sur la souveraineté, mardi, en marge du Forum Invest Sénégal (Fii Sénégal), ouvert le même jour à Diamniadio.
Le chef du gouvernement sénégalais a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de se doter d’un modèle de développement adapté aux réalités du continent et à ses enjeux de développement.
“Les mêmes méthodes qui ont marché ailleurs, basées sur la bonne gouvernance et le retour à l’identité culturelle propre à chaque peuple, peuvent également inspirer l’Afrique dans sa quête d’un développement autonome”, a-t-il déclaré, en présence de ses homologues du Niger et du Burkina Faso.
Il juge impératif pour le continent de penser et de concevoir un modèle endogène, “à l’image de ce qu’ont réussi les pays occidentaux et asiatiques”, tout en tenant compte ”des trajectoires historiques différentes”.
Selon Ousmane Sonko, ce modèle à inventer devrait être basé sur ”la gestion rigoureuse des finances publiques, l’exploitation transparente et efficiente des ressources naturelles, ainsi qu’une discipline budgétaire stricte”.
Il a également plaidé pour un ”train de vie de l’État aligné sur les capacités économiques réelles des pays africains, et pour la promotion de l’investissement direct étranger en lieu et place d’une dépendance excessive à une certaine dette extérieure”.
De son point de vue, le discours à délivrer aux investisseurs devrait consister à dire : ”Nous avons un cadre incitatif, venez investir avec nous dans une logique de partenariat gagnant-gagnant”.
Il a par ailleurs dénoncé ce qu’il qualifie de ”déséquilibres” dans les relations internationales, en pointant une asymétrie entre ”la libre circulation des ressources naturelles africaines et les restrictions sur la circulation des personnes”.
L’Afrique, en parallèle, doit relever certains “défis” au plan interne, a poursuivi M. Sonko. Il estime que les Africains ne peuvent pas se dédouaner de leurs responsabilités relativement au bradage des ressources naturelles du continent.
Il a insisté sur la nécessité d’un ”courage politique réel dans les prises de décisions stratégiques”, souvent “impopulaires” mais “cruciales” pour le développement à long terme.
Ousmane Sonko a aussi fait part de son inquiétude quant à “l’usage dévoyé” de la connectivité en Afrique.
“La connectivité est souvent détournée vers des discours de haine et de division, au détriment d’un engagement constructif pour le progrès commun”, a-t-il déploré.
Le Premier ministre du Burkina Faso, Jean Emmanuel Ouédraogo, a aussi axé son allocution sur les défis identitaires et les enjeux culturels du continent africain dans le cadre de sa quête d’une souveraineté économique.
Donnant l’exemple de son pays, il a relevé que le jeune Africain est de fait “préparé à l’émigration” à travers le système éducatif, lequel, de l’élémentaire au secondaire, lui parle en grande partie ”de l’extérieur et des héros d’ailleurs”.
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