SENEGAL-RELIGION-COLLECTIVITES
Ndramé Dimb (Kaolack), 26 avr (APS) – La famille de Serigne Makhtar Kala Dramé (1790-1874) de Ndramé Dimb, plaide pour le désenclavement et la prise en compte de cette cité religieuse de la commune de Keur Maba Diakhou, dans l’arrondissement de Wakh Ngouna, dans la région de Kaolack (centre), dans le programme de modernisation des cités religieuses, a constaté l’APS.
‘’Serigne Makhtar Kala Dramé mérite que là où il a habité soit désenclavé pour qu’il soit plus accessible. Et c’est un plaidoyer et je ne doute pas qu’il sera porté par les autorités sénégalaises. Ndramé Dimb a besoin d’être désenclavé et de bénéficier de toutes les commodités pour une vie sociale meilleure’’, a notamment lancé Babacar Dramé, petits-fils de Serigne Makhtar Kalla Dramé.
Rapportant les propos du professeur Rawane Mbaye, Babacar Dramé, petit-fils de cet illustre marabout enseignant, qui fut le plus grand saint du Sénégal au 18e siècle, a soutenu que son grand-père avait une université populaire à cette époque où sont formés les plus grands érudits du Sine-Saloum.
‘’C’était un enseignant hors-pair, un saint, un érudit qui a parfaitement contribué au développement et à la promotion de la culture arabo-islamique au niveau du Sénégal’’, a rappelé Babacar Dramé lors de la cérémonie officielle de la 71ième Ziara dédiée à cet érudit de l’islam.
Moustapha Bassirou Dramé, un autre petit-fils de ce saint-homme, abondant dans le même sens, a, devant le khalife de leur famille, El Hadji Makhtar Dramé, salué les efforts consentis par les pouvoirs publics pour doter cette cité religieuse de réseaux électrique et hydraulique ainsi que de l’érection d’un pont pour faciliter l’accessibilité de ce village situé à un kilomètre de la Gambie.
Depuis 71 ans, chaque année, ses petits-fils, réunis autour du khalife de la famille Dramé, organise en son honneur, une Ziara qui permet de raffermir les liens de parentés entre les membres de cette très grande famille et des disciples venus de tous les coins du Sénégal et de la diaspora.
‘’La particularité de Mame Makhtar Kala Dramé, c’est qu’aujourd’hui, dans les différentes familles maraboutiques et spirituelles du Sénégal, que ça soit de Tivaouane, de Touba, ses petit-fils sont souvent des collaborateurs, des Moukhadams ou des Cheikhs des grandes figures de l’islam que sont Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et Seydi El Hadji Malick Sy’’, a souligné M. Dramé.
La particularité de cette 71ième édition de la Ziara, c’est la renaissance, puisque ses petits-fils, qui se sont appropriés de cette activité, ont compris qui leur est offerte pour faire comprendre à la population sénégalaise, à la sous-région ouest-africaine, qui était Serigne Makhtar Kala Dramé et quelle a été sa contribution dans l’éducation des jeunes.
‘’Aujourd’hui, l’éducation des jeunes constitue un très grand défi et la Ziara permet de se rappeler de toutes les valeurs qu’elle a incarnées et qui étaient fondamentales dans l’éducation de nos grands-pères. Puisque toute sa vie durant, Serigne Makhtar Kala Dramé a consacré à l’enseignement de l’islam, à l’agriculture et à la formation de plusieurs érudits’’, a soutenu Babacar Dramé.
Ayant douze fils, il leur a tous enseignés le Coran pour qu’ils le maitrisent parfaitement. Ils ont tous devenus des enseignants du Coran et des sciences islamiques, a-t-il fait savoir lors de cette Ziara dans ce foyer religieux du département de Nioro du Rip.
‘’Cette tradition est entretenue jusqu’à présent, puisque partout au Sénégal, particulièrement Kaolack et à Touba, les plus grands +daaras+ (écoles coraniques) sont aujourd’hui par sa descendance qui porte son université populaire. C’est pourquoi nous continuons d’exploiter le legs qu’il nous a laissés, au grand bénéfice du Sénégal’’, a-t-il dit.
ADE/ADC