Ndioum : plaidoyer pour la modernisation de la culture de décrue
Ndioum : plaidoyer pour la modernisation de la culture de décrue

SENEGAL-AGRICULTURE

Ndioum, 24 mars (APS) – Des agriculteurs adeptes de la culture du décrue à Ndioum ont évoqué la nécessité d’une modernisation de cette pratique culturale afin de la rendre moins pénible, à travers notamment des outils modernes et des variétés de semences adaptées.

‘’La campagne de culture de décrue est pénible. Depuis des siècles nous travaillons avec les mêmes outils, les mêmes méthodes et pratiques’’, a dit Abdoulaye Dia au correspondant de l’APS sur place.

Sous un soleil de plomb, cet habitant de Ndioum trouvé dans son champ en train de récolter, faucille à la main, fait remarquer que toutes “les tâches, dans la campagne de décrue se font à la main avec des outils traditionnels”.

Il ne manque pas d’inviter les chercheurs et les inventeurs à réfléchir sur la mise sur pied de matériaux agricoles allant dans le sens de rendre moins pénible cette pratique culturale, mais aussi de proposer des variétés de semences plus adaptées à la zone et au contexte des changements climatiques.

De l’avis d’Abdoulaye Dia, cette pratique culturale apporte une ‘’contribution importante dans la constitution du grenier familial et dans l’alimentation du cheptel grâce aux sous-produits tirés de la culture du mil, du maïs’’.

Son point de vue n’est pas loin de celui de son voisin Ousmane Saidou Dia, estimant qu’il est temps de se pencher sur la modernisation de cette culture qui “offre beaucoup d’opportunités, à l’image du riz et les produits maraîchers’’.

‘’Pourtant avec les cultures de décrue, nous n’utilisons pas d’engrais encore moins pesticides. Nous ne payons aucune redevance. L’eau est aussi gratuite pour nous. Ce qui fait que les dépenses sont minimes. Cependant, le travail est très difficile à cause de la débauche d’énergie notamment la chasse aux oiseaux granivores’’, a-t-il fait remarquer.

Faisant allusion aux vastes étendues de terre dont ils disposent dans la zone, Ousmane Saidou Dia soutient qu’avec le retour de la pluviométrie, les autorités doivent les doter de  “matériel adapté et ainsi éviter aux agriculteurs les travaux pénibles’’.

Mariam Sall, une autre cultivatrice, a déploré le fait que plusieurs plats locaux à base de mil ont disparu de la carte gastronomique du Fouta.

Selon cette septuagénaire, “c’est depuis que cette céréale est délaissée au profit du riz, que des maladies jadis inconnues dans la zone, comme le diabète, sont apparues chez nous”.

Elle a invité également les pouvoirs publics à davantage accompagner les jeunes qui s’adonnent à l’agriculture à travers le financement et la formation.

AHD/AT/ADC/SMD

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