Magal de Touba : les activités du marché central de Sédhiou au ralenti
Magal de Touba : les activités du marché central de Sédhiou au ralenti

SENEGAL-RELIGION-ECONOMIE

Sédhiou, 12 août  (APS) – Le marché central de Sédhiou, d’ordinaire très animé, offre un visage inhabituel, ce mardi, à la veille du grand Magal de Touba, plusieurs cantines et boutiques étant fermées, leurs propriétaires ayant pris la route vers la cité religieuse pour participer à l’événement religieux majeur du mouridisme.

Tout est calme, presque désert, l’activité économique au ralenti. Une situation temporaire, mais qui n’en soulève pas moins des interrogations sur la résilience du tissu commercial local.

Dès l’aube, les allées du marché habituellement animées se sont vidées. Certains étals de légumes, les cantines de produits alimentaires et les boutiques de prêt-à-porter sont restés fermés, laissant place à un silence inhabituel.

Yoro Cissé, rencontré au marché central, fait remarquer que “plusieurs commerçants ont quitté Sédhiou pour Touba. Le Magal est un moment sacré, mais son impact sur l’économie locale est réel”.

Cette ruée vers Touba a également vidé les boutiques environnantes, où vendeurs et clients faisaient des échanges, selon leurs besoins.

Pour Moustapha Ngom, vendeur d’habits, le Magal est à la fois une obligation spirituelle et un défi économique. “Nous ne pouvons pas fermer nos boutiques trop longtemps, mais le Magal est une priorité”, argumente ce boutiquier à Santassou.

D’autres, comme la restauratrice Aissatou Diongue, ont choisi de rester. ”Cette année, je ne me suis pas rendue à Touba parce que les temps sont durs, parce que les temps sont durs”, a t-il confié.

Un homme d’une quarantaine, mareyeur influent du marché, déplore le manque de soutien structurel. ”Nous payons nos taxes, mais rien n’est fait pour nous aider à surmonter ces périodes creuses”, déclare-t-il.

À la gare routière de Sédhiou, les voyageurs en partance pour Touba se disputent les rares véhicules disponibles. Certains optent pour des trajets fragmentés, passant par Kaolack ou Senoba.

Ce ralentissement de l’activité, bien que lié à un événement religieux majeur, met en lumière la fragilité des économies locales face aux mobilités religieuses.

Il pose aussi la question d’une meilleure organisation du commerce pendant les grands événements, pour concilier spiritualité et stabilité économique.

OB/SKS/OID/HB/ADL