SENEGAL-AFRIQUE-HYDRAULIQUE
Diamniadio, 7 avr (APS) – L’irrigation et la maîtrise de l’eau dans les pays africains constituent un passage obligé pour sortir l’agriculture de la dépendance de la pluviométrie et d’en faire un secteur pourvoyeur d’emplois et un facteur de croissance économique, a indiqué, lundi, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Mabouba Diagne a exprimé ce point de vue à l’ouverture lundi, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), d’un forum de haut niveau axé sur le thème : ‘’L’irrigation au Sahel : bilan et perspectives pour des systèmes d’irrigation résilients et durable’’.
Il a saisi cette tribune pour appeler tous les acteurs à ”investir dans des systèmes d’irrigation modernes et résilients’’. A l’en croire, ces derniers ‘’permettront d’accroître la productivité agricole, de réduire notre dépendance aux aléas climatiques et de garantir un avenir prospère à nos populations’’.
‘’Ensemble, faisons de l’irrigation durable un pilier de la transformation agricole au Sahel !’’, a-t-il exhorté.
Il estime que ”pour faire face aux défis communs’’, il est nécessaire de ‘’privilégier la coopération et le partage d’expériences’’.
Selon le ministre, ‘’l’harmonisation des politiques agricoles, la mutualisation des connaissances et la mobilisation des financements internationaux sont des leviers stratégiques pour renforcer la résilience de nos systèmes agricoles’’.
C’est pourquoi il dit ”encourager les partenariats entre les Etats sahéliens, les institutions financières, les chercheurs et le secteur privé, afin de promouvoir des solutions innovantes et inclusives’’.
Le secrétaire exécutif du CILSS, Abdoulaye Mohamadou, a réitéré la disponibilité de son organisation ‘’à jouer son rôle d’instrument de coopération technique et scientifique entre les Etats de la région et apporter son expertise à la mise en œuvre des programmes régionaux’’.
Il estime que la souveraineté alimentaire dans les Etats membres du CILSS ‘’est possible, non seulement au regard des immenses potentialités en eau, en terres et en énergie de la région, mais aussi grâce aux nouvelles technologies dans le domaine de l’irrigation’’.
Mais, il pense qu’il faut pour cela une approche holistique, tenant compte des spécificités de l’agriculture ouest africaine et de la fragilité des écosystèmes au sein desquels l’eau joue un rôle central tout en subissant les impacts de l’environnement.
‘’C’est possible si nous tirons les leçons et les enseignements de nos réussites et de nos échecs. En effet, des défis importants subsistent liés notamment au financement, à la gouvernance de l’eau, au choix et à l’entretien des infrastructures, aux phénomènes extrêmes dont les inondations qui ont affecté les aménagements hydroagricoles en 2024 dans plusieurs pays’’, a ajouté Abdoulaye Mohamadou.
Des ministres, des officiels, et des experts de plusieurs pays d’Afrique prennent part à la rencontre qui se poursuit jusqu’à vendredi.
Elle se tient sous le haut patronage du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et sous l’égide des pays du Sahel.
Elle est organisée par le Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), une organisation formée du Bénin, de la Côte d’ivoire, de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie, du Sénégal, du Togo, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et du Cap Vert.
SG/ADL/ASG