SENEGAL-ECONOMIE-FINANCES
Dakar, 10 juil (APS) – L’Institut supérieur de finance (ISF) a organisé, jeudi, une journée de réflexion sur l’impact des finances publiques dans le développement socio-économique du Sénégal dans un contexte de rareté des ressources et de réformes de l’administration.
Cette première édition, dénommée ”Journée des finances publiques”, a permis de créer un espace de dialogue entre les acteurs gouvernementaux, les experts, la société civile et les partenaires au développement.
”En parlant de la gestion moderne des finances publiques, je souhaite rappeler l’importance d’une gestion rigoureuse, transparente et souveraine de nos ressources nationales. Et dans un contexte marqué par la rareté des ressources et des défis économiques mondiaux, la discipline budgétaire demeure notre boussole’’, a déclaré Mor Diouf, conseiller technique du ministre des Finances et du Budget.
Il a rappelé que l’ambition du Sénégal est de ‘’rompre avec les modèles passés’’ pour instaurer une gouvernance axée sur la souveraineté économique et sociale, conformément au référentiel national de développement ”Sénégal 2050”.
”Cela se traduit par des réformes profondes, l’élargissement de l’assiette fiscale, la rationalisation des exonérations, l’amélioration de la collecte et l’adoption d’outils innovants, entre autres’’, a cité M. Diouf.
Il a affirmé que la modernisation de l’administration financière se poursuit avec le basculement intégral dans le système intégré de gestion de l’information financière.
Ce système, a-t-il expliqué, ‘’garantit’’ l’intégrité et la transparence des opérations budgétaires. Il a signalé que le Sénégal se tourne vers une organisation qui permettrait d’intégrer l’ensemble de ses systèmes, à la fois en matière de paiement de dépenses, de mobilisation de recettes et aussi d’instaurer un dialogue entre les acteurs.
‘’La priorité du Sénégal est claire: préserver la soutenabilité de la dette tout en soutenant une croissance inclusive et durable’’, a souligné le conseiller technique du ministre des Finances et du Budget.
Mor Diouf s’est ‘’réjoui’’ des ‘’importants investissements’’ de l’ISF dans le domaine de la recherche et de la formation de cadres de haut niveau sur la problématique des finances publiques.
Il a assuré que dans un contexte de ressources limitées, de pressions économiques croissantes, et d’exigence de transparence et de responsabilité, il devient ‘’impératif’’ de réunir les acteurs ‘’clés’’ pour réfléchir sur les défis et les opportunités liées à la gouvernance des finances publiques.
”Il faudrait essayer de trouver le modèle le plus pertinent pour faire en sorte qu’on utilise au maximum nos ressources nationales et aussi pour une utilisation optimale et efficiente de ces mêmes ressources’’, a suggéré le professeur Moustapha Kassé, ancien doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’UCAD.
Il a relevé ”une volonté des autorités” actuelles de moderniser le secteur des finances publiques.
”Il est très facile de concevoir un modèle, mais difficile de l’appliquer. Et il est plus difficile encore de sortir d’un modèle, parce qu’il aura façonné à peu près tous les logiciels’’, a fait savoir le professeur Moustapha Kassé, président du comité d’orientation scientifique de l’ISF.
Papa Diallo, le directeur général de l’Institut supérieur de finance, a signifié que le modèle de budgétisation adopté par le Sénégal depuis les indépendances présentait des limites ‘’sérieuses’’ pour ‘’booster’’ la performance économique du pays.
”Notre pays traverse une période déterminante marquée par les défis des économies mondiales et la nécessité de refonder notre modèle de développement. Et depuis sa création en 2001, l’ISF tente de devenir un acteur incontournable, en mobilisant la haute finance autour des questions d’actualité’’, a souligné M. Diallo.
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