Ce témoignage en images d’une mémoire récente intitulé ‘’Première ligne’’ retrace de façon chronologique les années de mobilisation de ces quatre dernières années des ”pastéfiens” derrière leur leader Ousmane Sonko, présent au vernissage, jusqu’à l’épilogue des dix jours qui ont conduit le président Bassirou Diomaye Faye de la prison au Palais avec le balai.

L’artiste, par ailleurs conseiller à la présidence de la République, reconstitue par endroit de l’exposition l’environnement du champ de bataille des jeunes avec les policiers, avec les lacrymogènes et les barrages de fortunes faits de sacs de sable et de pneus.

Il y raconte ”l’histoire du balai”, des derniers dix jours avant l’ascension au pouvoir ”de la prison au palais”, la ”Génération révoltée”, ”Levée de boucliers en Casamance” et ”L’accélération d’un basculement”

Au-delà, il revisite l’ascension du Pastef de l’opposition au pouvoir avec l’élection du président de la République Bassirou Diomaye Faye pour rappeler le chemin parcouru, mais aussi retrace les faits saillants vécus depuis janvier 2014 à la création du Pastef et les péripéties ayant jalonnés la vie de son leader Ousmane Sonko et son parti.

Pour le photographe Abdou Karim Ndoye, cette exposition ‘’Première ligne’’ ‘’revient sur les moments forts et difficile vécus entre 2021 et 2024’’, un flash-back qui replonge le visiteur dans ces pages sombres de notre histoire récente.

‘’J’étais toujours convaincu que c’est une histoire qui doit être raconté, car la démocratie sénégalaise était en jeu et la jeunesse a toujours été en première ligne. C’est une histoire qui ne doit pas tomber dans l’oubli’’, dit-il.

L’intitulé de l’exposition, signale-t-il, a un double sens : ‘’elle célèbre et rend hommage à la jeunesse, mais également elle l’appelle à se mettre en première ligne pour la construction du pays’’. ‘’Parce que la vérité, certes, on s’est battu pour être là où nous sommes, mais le vrai combat vient de commencer. C’est un appel à la jeunesse pour qu’elle se mette en première ligne pour construire le Sénégal, car c’est là le vrai combat’’, poursuit-il.

Le Rufisquois Abdou Karim Ndoye a invité dans cette exposition deux autres collègues photographes Badara Pierra et Mamoune Kane.  

Pour Badara Pierra, sa participation à ce travail s’explique par son désir de vouloir ‘’rétablir la vérité’’, car dit-il, ‘’chaque personne doit trouver une façon de participer au combat pour rétablir la vérité et mon appareil photo m’a servi de stylo pour parler de cette histoire aux générations futures’’.

L’artiste qui dit-il documente depuis 2020 l’histoire politique du Sénégal a montré une dizaine de clichés dans l’exposition ‘’Première ligne’’, tous accès sur les manifestations de rues lors des émeutes.

La scénographie de l’exposition signée par Khady Kassé et les ateliers Abdou Sène a été pensée comme une reconstitution du théâtre des opérations, de la scène de la rue. ‘’Le fait que ce soit un évènement récent m’a beaucoup aidée, parce qu’on n’oubliera jamais cette histoire du Sénégal. Il y a beaucoup d’émotions à regarder les photos et le stress de la réalisation en si peu de temps’’, dit Khady Kassé.

Cette exposition à voir jusqu’au 31 octobre prochain a été visitée par les ministres de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, de la Communication, etc. L’artiste prévoit de publier un livre et produit un film sur le sujet bientôt.

FKS/ADC