Dakar, 8 sept (APS) – La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) s’exposera à une ‘’implosion’’ lorsque son leader, Macky Sall, aura choisi son candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 parmi les nombreux prétendants, affirme une bonne partie de la presse de ce vendredi.

‘’Plus que cinq mois à la tête du pays, Macky Sall […] n’est plus vu comme cette constante par laquelle se nouait le destin dans l’espace présidentiel’’, commente Kritik’, selon lequel le leader de BBY est ‘’mis au défi par ses lieutenants et [est] dos au mur pour le choix imminent d’un candidat’’.

À Benno Bokk Yaakaar, ‘’nous sommes loin de l’époque de la fidélité absolue’’, poursuit le même journal en évoquant la possibilité d’une ‘’implosion de l’APR (le parti politique de Macky Sall) et de Benno Bokk Yaakaar’’, une fois le candidat de la majorité présidentielle désigné.

‘’On quitte le navire comme [on l’a fait avec] Abdou Diouf en 2000 et Abdoulaye Wade en 2012’’, observe Bés Bi Le Jour en parlant des ‘’départs’’ de certains alliés de Macky Sall.

Il parle du cas de Youssou Ndour, dont le mouvement politique, Fekke Ma Ci Boole, a annoncé avoir démissionné de Benno Bokk Yaakaar. L’artiste musicien s’est également démis de ses fonctions de ministre, conseiller du président de la République, selon la structure politique qu’il dirige.

‘’Les tractations et déchirements font rage [et] certains de ses proches ont déjà tracé leur voie’’, ajoute Bés Bi Le Jour, estimant que ce sont là ‘’les prémices de l’implosion’’ de BBY.

‘’Si dans son camp des velléités de rébellion s’annoncent, les responsables qui traînent des casseroles n’osent pas défier le choix du chef’’, commente Tribune.

Le journal rappelle que le rapport de la Cour des comptes mettant en cause des fonctionnaires et responsables politiques de BBY impliqués dans les détournements présumés de l’argent destiné à la lutte contre la pandémie de Covid-19 ‘’n’est pas […] classé sans suite, même s’il n’a pas encore donné lieu à des poursuites judiciaires’’.

EnQuête annonce que Macky Sall a convoqué au palais de la République, ce samedi, les leaders de Benno Bokk Yaakaar en vue de la désignation du candidat de la majorité présidentielle.

‘’Macky Sall n’a-t-il pas tardé à dévoiler le nom de l’heureux élu ? On assiste à une véritable guerre des tranchées depuis quelques semaines, et il sera difficile pour certains de se ranger derrière un candidat’’, s’il leur arrive de n’avoir pas été choisis, lit-on dans EnQuête.

L’Observateur annonce des ‘’rencontres politiques’’ qui se tiendront ‘’avant et après’’ la ‘’proclamation du choix’’ du leader de la majorité présidentielle.

Ce sera l’‘’occasion pour Macky Sall d’exposer les raisons de son choix et de sensibiliser [les leaders politiques] à la nécessité de rester unis, pour rester au pouvoir’’, lit-on dans le même journal.

‘’Une grande expérience politique et administrative’’

‘’Le chef de Benno Bokk Yaakaar devra user de pédagogie pour dissuader certains candidats à la candidature, qui sont déterminés à passer outre son choix. Certains sont décidés à [convoiter] les suffrages des Sénégalais, contre vents et marées’’, écrit WalfQuotidien.

Le même journal flaire ‘’un air de révolte dans le camp de la majorité présidentielle’’.

Sud Quotidien, concernant la collecte de parrainages des candidats, évoque la difficulté qu’auront ces derniers à éviter les doublons de nature à compromettre leur candidature.

Le 27 septembre, les candidats à l’élection présidentielle vont entamer les opérations de collecte de parrainages, ce qui ‘’s’annonce comme un test grandeur nature en raison des dernières innovations apportées’’ au système électoral, souligne Sud Quotidien.

Le Soleil s’est intéressé aux candidatures féminines à l’élection présidentielle. L’ancienne Première ministre Aminata Touré, les anciens ministres Aminata Assome Diatta et Aïda Mbodj, la femme d’affaires Anta Babacar Ngom et le médecin Rose Wardini veulent convoiter les suffrages en 2024, selon le journal.

‘’Ces candidates […] ont, pour la plupart, une grande expérience politique et administrative. C’est le cas d’Aminata Touré, dont la trajectoire politique est soutenue par de solides compétences intellectuelles. Aïda Mbodj, elle, a blanchi sous le harnais, en plus de ses responsabilités ministérielles’’, analyse l’historienne Penda Mbow.

‘’Aminata Assome Diatta présente, de son côté, un discours très structuré. Elle dispose d’un expérience politique avérée’’, a dit Mme Mbow au journal Le Soleil.

ESF/ASG

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