Dakar, 7 fév (APS) – Les quotidiens de ce mercredi continuent de s’intéresser aux suites du report de la prochaine présidentielle, acté lundi par l’Assemblée nationale par l’adoption d’une proposition de loi constitutionnelle fixant au 15 décembre prochain la date de cette élection initialement prévue le 25 février.

Les députés du groupe parlementaire de la majorité “Benno Bokk Yaakaar” (BBY) ont rencontré les journalistes, mardi, au lendemain de l’adoption de la loi portant report de l’élection présidentielle, pour expliquer “les raisons de leur soutien à la proposition de loi déposée par les députés libéraux”, rapporte Le Soleil.

Les députés BBY, par la voix du président de leur groupe, disent avoir “adhéré à l’initiative” de leurs collègues de “Wallu Sénégal”, c’est-à-dire du Parti démocratique sénégalais (PDS), “afin d’apporter la lumière sur +les manquements notés dans le processus électoral+, notamment les soupçons de corruption portés sur deux magistrats du Conseil constitutionnel et sur le Premier ministre Amadou Ba”, écrit Le Soleil.

Le PDS est à l’origine de tout ce processus avec sa demande d’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel.

“L’heure des barricades”

Le PDS a motivé sa demande en portant des accusations de corruption présumée et de conflit d’intérêts contre deux juges du Conseil constitutionnel, une situation trouble, selon le chef de l’État. Macky Sall est parti de ce constat pour annuler le décret convoquant les électeurs le 25 février prochain.

Selon L’As, au cours de leur rencontre avec les journalistes, les députés de la majorité ont également évoqué “les tensions survenues lors du vote de la proposition de loi constitutionnelle portant dérogation à l’article 31 de la Constitution sur la date de l’élection présidentielle”. Ils imputent la responsabilité de ces tensions “aux députés de Yewwi Askan Wi et de Taxawu qui, à leurs yeux, cherchent à écorner l’image du Sénégal”.

“L’heure des barricades”, affiche le journal Le Quotidien à sa une, en allusion au dispositif préventif mis en place par les forces de l’ordre pour empêcher tout rassemblement pour contester ce report, alors que les opposants “multiplient les recours devant le Conseil constitutionnel”, selon ce quotidien.

La société civile aussi “monte au front” et “prévoit d’organiser des rassemblements pacifiques pour dénoncer ce report”, renseigne le quotidien Enquête, selon lequel les structures concernées mènent en même temps “des consultations auprès des syndicats et des associations pour créer des synergies de lutte”.

“La révolte des universitaires”

“Seul contre tous”, affiche Walfquotidien au sujet de la situation présente du chef de l’Etat dont la photo illustre la Une du journal. “En décidant de reporter de manière unilatérale l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février” 2024, “Macky Sall s’est mis à dos toute la communauté nationale et internationale”, indique le journal.

Les Etats-Unis, par exemple, “demandent la tenue de l’élection à date” et “invitent le gouvernement à +organiser [l’]élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales”, le département d’Etat américain estimant que le vote à l’Assemblée nationale “ne peut être considéré comme légitime compte tenu des conditions dans lesquelles il s’est déroulé”, rapporte Vox Populi.

Alors que les Echos font observer que le front anti-report “s’élargit et se densifie”, L’info souligne “la révolte des universitaires”, dont l’historien Mamadou Diouf de l’université de Columbia, aux Etats-Unis, et l’économiste et écrivain Felwine Sarr, lui aussi enseignant dans le même pays, à Duke University.

Ces deux universitaires font partie de la centaine d’intellectuels sénégalais signataires d’un texte collectif dans lequel ils “ont fustigé” le report des élections, “en taillant en pièce l’argumentaire servi par le chef de l’Etat”, souligne L’info, pendant que Tribune rapporte des propos du sénateur américain Ben Cardin. Le Sénégal, dit ce dernier, se trouve “sur une voie dangereuse vers la dictature”.

L’Observateur, pour sa part, s’intéresse aux “autres dégâts du report” de la présidentielle et pointe de “graves menaces sur l’économie nationale et les investissements directs étrangers”. Le journal relève que cette période d’incertitude pourrait amener les investisseurs à exiger une prime supplémentaire sur le risque d’investissement dans le pays”.

BK/FKS/

 

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