Dakar, 14 juil (APS) – Les pays francophones en développement se trouvent dans des “situations extrêmement difficiles en termes de mobilisation de ressources domestiques”, a révélé, jeudi, Thialy Faye, responsable du programme justice économique à Oxfam.

S’exprimant lors d’une rencontre portant sur ce sujet, il a souligné que cet atelier “a révélé qu’au niveau de nos États, on a énormément de déficit en termes de politique fiscale. Et les pays francophones sont dans situations extrêmement difficiles en termes de mobilisation de ressources domestiques”, a-t-il relevé, lors d’un atelier de partage de connaissance sur la fiscalité, organisé par Oxfam.

Concernant les négociations en matière de politique fiscale au niveau international, il a signalé que “le Sénégal est membre du cadre inclusif” dont ne font toutefois pas partie “les autres pays du Sahel”.

Il estime qu’il est important d’avoir “une masse critique” au sein de l’Organisation de développement et de coopération économique OCDE, pour pouvoir peser sur la balance”. “C’est cela qui nous a valu cet atelier”, a-t-il justifié.

Il explique que les administrations fiscales africaines ont constaté que le modèle de l’OCDE n’est pas un modèle “approprié, favorable” aux pays en voie de développement.

En guise de solution, “les administrations fiscales africaines se sont retrouvées autour d’ATAF [Forum africain d’administration fiscale, modèle de convention pour l’élimination des doubles impositions sur le revenu et la prévention de la fraude et de l’évasion fiscale] pour créer leur propre modèle”. Il dit espérer que les prochaines conventions fiscales qui seront signées, soient faites sur la base du modèle de l’ATAF.

Pour sa part, Alioune Thioune, inspecteur principal des impôts et domaines, souligne que “ce cadre s’inscrit dans la réflexion sur les systèmes fiscaux et les limites à surmonter pour une mobilisation renforcée des recettes domestiques par les administrations fiscales”.

Il a rappelé que “la Dgid [Direction générale des impôts et domaines] s’était engagée dans une phase de réformes de son dispositif fiscal aussi bien en matière de fiscalité internationale qu’en matière de fiscalité interne”.

Il se dit convaincu que “les conventions fiscales sont des outils qui permettent d’améliorer les relations économiques entre les États”. C’est ce qui démontre selon lui l’intérêt de prendre en compte les propositions de toutes les parties prenantes dans le cadre d’une “démarche inclusive”.

“Les missions d’information et de partage de renseignement [dans lesquelles] la direction de la législation et de la coopération internationale de la Dgid est actuellement engagée (…) ne visent qu’à asseoir une taxation plus efficace en vue d’une plus grande mobilisation des ressources”, a fait observer l’inspecteur principal des impôts et domaines.

Il signale que les informations dans le tableau des opérations financières de l’État soulignent “le rôle prépondérant de l’administration fiscale” dans la mobilisation des recettes intérieures. “Elle est au cœur du financement de la mise en œuvre de toutes les politiques publiques”, a-t-il conclu.

NSS/ASG/BK

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